Les syndicats CGT, CFDT, FO et SUD de La Poste dénoncent mercredi la réorganisation en cours à la Banque Postale, « programme de destruction des services financiers », qui leur fait craindre pour l'avenir d'environ « 500 salariés ».

« La Banque Postale poursuit son programme de destruction des services financiers (...) nouvelle étape qui ne prévoit ni plus, ni moins que la délocalisation complète des activités de traitement du chèque », déplorent les syndicats dans un communiqué commun. « Alors que 2018 sera l'année du centenaire du chèque postal (créé en janvier 1918), la Banque Postale fait le choix d'externaliser une activité essentielle au fonctionnement de la banque », ajoutent-ils, en rappelant que nombre d'usagers continuent de l'utiliser.

Un virage numérique au « détriment de la qualité des services »

Cette réorganisation concerne potentiellement « environ 500 personnes qui devront être reclassées, risquent de ne pas retrouver d'activité, et dont certaines, à quelques années de la retraite, ne pourront pas être formées », a expliqué à l'AFP Hélène Gorce de SUD PTT.

Reconnaissant les effets positifs de la numérisation de certains services, Hélène Gorce dénonce cependant un « développement commercial forcené » et un « manque d'anticipation », « sans phase de transition et d'accompagnement adaptée pour les salariés », au « détriment de la qualité des services », qui fait « fuir les clients vers d'autres banques ».

Une réorganisation trop « rapide » selon le médiateur

Le programme de réorganisation de la Banque Postale prévoit notamment de regrouper au sein de trois établissements un grand nombre d'activités de traitement des moyens de paiement qui étaient exécutées dans 23 centres régionaux jusqu'à présent. Il prévoit aussi de regrouper la réception des services courrier des clients de la banque et les services de production des relevés de compte à Bordeaux et Orléans. Les syndicats citent un rapport du médiateur de la Banque Postale mettant en garde contre une réorganisation trop « rapide ».

Interrogée par l'AFP, la direction de La Poste a assuré que « ce transfert d'activité n'entraîne aucun licenciement et ne s'accompagne d'aucun plan de départ volontaire ». Elle assure également que cette « évolution » se réalisera avec « un accompagnement individualisé des équipes, et un dialogue régulier avec les partenaires sociaux », passant notamment par « un important dispositif de formation ».