Le 27 juin 1967, le premier distributeur automatique de billets est installé à Londres. 50 ans plus tard, on s’interroge sur l’avenir de ces automates bancaires, emblématiques de la démocratisation de la banque mais confrontés à la concurrence du mobile.

27 juin 1967, quartier de Enfield au nord de Londres : devant l’agence Barclays, c’est l’effervescence. Reg Varney, célèbre acteur de sitcom, vient d’effectuer le premier retrait d’espèces de l’histoire sur un automate bancaire devant Sir Thomas Bland, vice-président de la banque britannique, la presse et une foule nombreuse. Son montant, le seul permis à l’époque : 10 livres sterling.

Une carte perforée en papier en guise de CB

C’est une petite révolution : pour la première fois, on peut accéder à des services bancaires en dehors des heures d’ouverture des agences. Horaires qui, à l’époque, étaient plutôt limités : l’agence d’Enfield fermait ainsi ses portes à 15h30, rappelle Barclays sur son site web. C’est d’ailleurs de la frustration de n’avoir pu déposer un chèque, un samedi dans son agence, que germe l’idée d’un automate bancaire dans la tête de John Shepherd-Barron, directeur général d’un fabricant de billets de banque, De La Rue. Pour réaliser son idée, il s’inspirera, pour l’anecdote, des distributeurs automatiques… de chocolat.

A l’époque, les cartes bancaires en plastique sont encore inexistantes. Pour utiliser le distributeur, les clients disposent d’une carte perforée en papier. Dès ce premier automate, en revanche, ils doivent composer un code secret. Dans un premier temps, Shepherd-Barron, vétéran de l’armée, envisage de lui donner 6 chiffres, comme les matricules militaires. Mais, raconte Barclays, il a changé d’avis après que sa femme lui a expliqué qu’elle aurait du mal à retenir plus de 4 chiffres.

Du DAB au GAB

Au fil des années, le distributeur automatique de billets va ainsi devenir un des symboles de la démocratisation de la banque. Barclays commence par installer 6 DAB seulement, à titre d’expérience, puis passe rapidement à 50. Cinquante ans plus tard, la Grande-Bretagne en compte environ 70 000, qui délivrent chacun en moyenne 2,5 millions de livres par an.

En France, il ne faut pas attendre longtemps (1968) pour voir arriver la première « caisse automatique ». Elle est installée par la Société marseillaise de crédit (SMC), rue Auber dans le 9e arrondissement de Paris, comme l’a rappelé le Crédit du Nord ce matin dans un tweet. Fin 2016, l’Hexagone en dénombrait 57 136.

Au cours des années 1980, le DAB se transforme progressivement en GAB, guichet automatique bancaire. Grâce à l’informatisation, à l’installation d’écrans, celui-ci ne se contente plus de distribuer des billets mais permet également d’effectuer des virements internes, d’imprimer un RIB ou de consulter son solde.

Quel avenir pour l’automate bancaire ?

Concurrencé, pour les achats et les opérations du quotidien, par la carte ou le mobile ; placés sous haute surveillance par les pouvoirs publics au nom de la lutte contre le blanchiment ; le cash, et par extension l’automate bancaire, font aujourd’hui moins recette que par le passé. Selon un récent sondage, près d’un Français sur 3 déclarent moins les utiliser que par le passé.

Les fabricants réfléchissent ainsi à trouver de nouveaux usages au GAB, certains bancaires, d’autres non. Certaines machines récentes sont ainsi capables de proposer des rendez-vous en visiophonie avec un conseiller à distance, mais aussi de réserver et d’imprimer des places de spectacles.

Lire aussi : Quel avenir pour les distributeurs de billets ?