Les problèmes des secteurs bancaires en Italie et au Portugal, bien que « traitables », doivent être traités « vite, bien, définitivement », a exhorté lundi François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, lors d'une conférence de presse.

« Il n'est pas normal que des difficultés localisées pèsent à ce point sur l'image d'ensemble d'un secteur bancaire européen pourtant beaucoup plus solide qu'avant », a regretté le banquier central. Depuis près de deux ans, la fragilité des banques italiennes, notamment de BMPS (Monte dei Paschi di Siena) et récemment de banques régionales, focalise l'attention et suscite l'inquiétude des investisseurs.

Pour sa part, l'Etat portugais a dû s'atteler depuis 2011 au sauvetage de plusieurs banques comme celui de Banco Espirito Santo, l'un des principaux établissements bancaires portugais, en août 2014, ainsi qu'à la recapitalisation de la banque publique Caixa geral de depositos, via un plan de près de 5 milliards d'euros.

L'Union bancaire n'est « pas encore une construction achevée »

Selon des chiffres de l'Autorité bancaire européenne, la part des créances douteuses au sein des banques italiennes et portugaises s'affichait au deuxième trimestre 2016 supérieure à la moyenne européenne, atteignant respectivement 16,4% en Italie et 20% au Portugal contre 4% en France et 2,7% en Allemagne.

Le gouverneur central français a ainsi évoqué l'Union bancaire, système crée après la crise financière ayant pour but d'éviter aux Etats, et donc aux contribuables, de payer pour une banque en difficulté, qui après deux ans et demi d'existence constitue un « progrès sensible ». « Mais cela ne fait pas encore une construction achevée », a-t-il déploré exhortant à « terminer le pilier résolution avec des règles complétées et plus simples » et « un fonctionnement plus efficace entre Francfort, Bruxelles et les autorités nationales ».