Le syndicat Force ouvrière de LCL a interpellé lundi la direction sur une hausse des démissions et des licenciements au sein de l'établissement bancaire, dans une « alerte sur la santé des salariés » consultée par l'AFP.

Le « projet de bilan social 2016 » contient des données « alarmantes » qui « ne font que confirmer » les enquêtes internes et les témoignages « de salariés en détresse et en souffrance », écrit FO dans une lettre ouverte à la direction. Le syndicat relève, parmi le personnel en CDI, un « taux de démission multiplié par 2 en deux ans » (502 contre 288 en 2014) et, sur la même période, une hausse sensible des licenciements (141 contre 68, soit +107%) et des départs pendant la période d'essai (208 contre 80 en 2014, +160%).

Sur un an, ces indicateurs sont aussi en hausse mais dans une moindre proportion, selon le projet de bilan social 2016 consulté par l'AFP. En revanche, le nombre de ruptures conventionnelles est stable sur un an (38) et en baisse (50) par rapport à 2014.

LCL : les recrutements ont « considérablement augmenté »

« Il faut mettre ces chiffres en regard d'une entreprise de 20.000 salariés », a répondu à l'AFP un porte-parole de LCL (filiale de Crédit Agricole SA), en soulignant que le secteur bancaire était soumis à « un turn-over plus important » en raison des difficultés de recrutement. Les départs pendant la période d'essai, en « grande majorité » à l'initiative de la direction, sont « mécaniquement » plus nombreux car les recrutements ont « considérablement augmenté » en deux ans, a-t-il poursuivi.

Pour FO, le mal-être provient d'un « manque criant d'effectifs » et d'une « non-reconnaissance persistante » du travail accompli, auxquels s'ajoutent, entre autres, « la multiplication de réunions chronophages, la pollution par les nouvelles technologies (...) » ou encore « une pression commerciale permanente ». Les chiffres ne sont « que le reflet visible et quantifiable du climat social ambiant » à LCL, marqué récemment par « plusieurs suicides et tentatives de suicide », écrit le deuxième syndicat du groupe.

Ce n'est « pas honnête de faire un amalgame sur des situations personnelles » dramatiques, a rétorqué le porte-parole de LCL. Selon lui, l'entreprise fait en sorte que les conditions de travail « soient les meilleures » possibles.