Le Crédit Mutuel Arkéa a annoncé lundi avoir dégagé un bénéfice net en 2016 en hausse de 13,5% à 336 millions d'euros, soutenu par une bonne dynamique commerciale malgré l'environnement de taux bas persistants.

Les revenus du groupe Crédit Mutuel Arkéa (CMA), composé des fédérations du Crédit Mutuel Bretagne, du Sud-Ouest et du Massif Central, sont également ressortis en hausse de 4,1% à 1,85 milliard d'euros. « Nous avons réalisé sans doute l'année la plus accomplie de toute notre histoire avec des performances à nouveau record car cela fait un certain nombre d'années que nous améliorons nos chiffres, tant en termes de développement commercial que de résultats financiers », s'est félicité Jean-Pierre Denis, président de Crédit Mutuel Arkéa, lors d'une conférence téléphonique.

A fin 2016, le groupe comptait 3,94 millions de clients soit une progression de 9,8% de son portefeuille, due « pour une part à l'intégration de Keytrade qui représente environ 220.000 clients », a indiqué Jean-Pierre Denis.

Les retombées du rachat de Keytrade

En juin dernier, Crédit Mutuel Arkéa, également propriétaire de la banque en ligne Fortuneo, avait finalisé le rachat, annoncé fin 2015, de Keytrade, banque en ligne belge, avec pour ambition de devenir « un leader de la banque en ligne en Europe ». Autre effet Keytrade, les encours d'épargne du groupe ont grimpé de 16,3% sur un an à 100,5 milliards d'euros.

En termes de crédit, les encours ont eux atteint 47,13 milliards d'euros, en hausse de 5,1%, et la production de crédits est ressortie à 10,9 milliards d'euros, hors renégociation de crédits. En assurances de biens et de personnes, le portefeuille du groupe a également progressé de 3,4%, avec plus de 2 millions de contrats gérés à fin 2016.

Le refus de la « centralisation du Crédit Mutuel »

Le coût du risque, c'est-à-dire les provisions notamment passées pour faire face aux risques d'impayés sur les crédits consentis, est ressorti en baisse de 4,5% à 103 millions d'euros. En termes de solvabilité, Crédit Mutuel Arkéa, basé près de Brest, affichait en 2016 un ratio de fonds propres « durs » (soit les apports des actionnaires et bénéfices mis en réserve rapportés aux crédits consentis) de 15,3%, bien au-dessus des exigences réglementaires.

« Les résultats que nous affichons depuis plusieurs années montrent que notre modèle économique est solide et nous ne voyons pas pourquoi il faudrait y renoncer dans une perspective de centralisation du Crédit Mutuel », a enfin conclu Jean-Pierre Denis, évoquant le conflit opposant Arkéa à la Confédération nationale du Crédit Mutuel (CNCM), son organe central, depuis plusieurs années.