La BCE reste prête à agir pour soutenir la croissance et l'inflation en zone euro, a déclaré lundi son chef Mario Draghi, jugeant les risques financiers de sa politique ultra-accommodante « pour le moment contenus ».

« Nous sommes engagés à agir si besoin en utilisant tous les instruments disponibles dans le cadre de notre mandat pour atteindre notre objectif » d'une inflation en dessous mais proche de 2%, a-t-il déclaré lors d'un débat en séance plénière du Parlement européen à Strasbourg. En octobre, l'inflation avait atteint 0,5% sur un an.

Le conseil des gouverneurs se réunira le 8 décembre et de nombreux économistes s'attendent à ce qu'il décide d'alléger de nouveau la politique monétaire, en prolongeant de six mois la période de rachat massif de dette, l'un de ses outils exceptionnels pour aider une économie toujours poussive.

Les taux très bas, un risque pour la stabilité financière

La BCE a également abaissé ses taux d'intérêt à des niveaux historiquement bas et abreuve les banques de liquidités à bon marché pour les encourager à prêter davantage, et dans la foulée à relancer la croissance. Mario Draghi a reconnu que des taux très bas comportaient à terme des risques pour la stabilité financière. Ces risques « ont été contenus jusqu'à présent, mais nous sommes conscients du fait que cela ne va pas durer pour toujours », a-t-il dit.

« A moyen terme, les taux d'intérêt négatifs vont certainement créer des effets négatifs sur la rentabilité des banques », a-t-il reconnu lors de ce débat organisé dans le cadre de la présentation du rapport 2015 de la BCE.

Election de Donald Trump : un impact « très difficile d'évaluer »

Interrogé par des députés sur les effets pour l'Europe de l'élection surprise du républicain Donald Trump à la présidence américaine, Mario Draghi est resté évasif. Cette élection, comme le référendum en Grande-Bretagne en faveur d'une sortie de l'UE, « ont un impact à long terme qu'il est très difficile d'évaluer », a-t-il estimé.