Trois millions de clients bancaires se trouvent dans une situation de fragilité financière en France, due par exemple à un chèque impayé, selon le rapport annuel de l'Observatoire de l'inclusion bancaire publié mardi.

Ce nombre reste cependant approximatif car il ne prend pas en compte toutes les personnes économiquement fragiles, qui n'ont pas forcément connu des incidents de paiement répétitifs, ainsi que celles qui n'ont pas de compte bancaire, au nombre de 500.000, a précisé le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, lors d'une conférence de presse. Une très large majorité de la population française (96,6% des adultes) disposait ainsi d'un compte bancaire en 2014, indique aussi le rapport, reprenant des données de la Banque mondiale.

Cet observatoire, présidé par le gouverneur de la Banque de France, relève que le microcrédit continue à gagner du terrain. Entre fin 2014 et fin 2015, l'encours des microcrédits accompagnés professionnels a gonflé de 6%, à 1,1 milliard d'euros, tandis que celui des microcrédits personnels grimpait de 20%, à 165 millions d'euros. Le microcrédit accompagné permet aux plus démunis d'emprunter de petits montant (maximum 5.000 euros pour les microcrédits personnels) grâce notamment à des partenariats entre banques et associations.

Progression des cartes à autorisation systématique

Autre outil utilisé par les populations les plus fragiles, les cartes de paiement à autorisation systématique (CPAS) ont vu leur nombre progresser et 8,6 millions de CPAS étaient en circulation fin décembre.

En 2015, le nombre de désignations d'établissements dans le cadre du droit au compte s'est élevé à 69.540, en hausse de 14%. Le dispositif permet à une personne physique, mais aussi morale, qui se voit refuser l'ouverture d'un compte par un établissement, de saisir la Banque de France, laquelle doit désigner une agence obligée de fournir un service bancaire de base gratuit.

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