Avec des taux à des niveaux très bas, la durée initiale des prêts immobiliers décroît. Après un pic à 20 ans en 2008, elle s'est établie à 18 ans pour 2015, selon l'ACPR. Une baisse en trompe-l'œil, en fait, pour une majorité d'emprunteurs.

Rien qu'entre 2014 et 2015, les durées initiales des crédits immobiliers ont fondu de six mois pour atteindre 18 ans, selon le rapport annuel de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). Mais le régulateur modère cette réduction de durée : « [Elle] reflète néanmoins principalement un effet de structure et, notamment, l’effet de la forte hausse des rachats de crédits externes qui affichent une durée initiale relativement plus faible que la plupart des autres segments. » Sans prendre en compte ces prêts renégociés, dont la durée initiale baisse d'un mois, la période initiale des autres prêts immobiliers s'allonge en vérité quel que soit le profil de l'emprunteur.

Sans trop de surprise, ce sont les primo-accédants qui souscrivent les emprunts avec la période de remboursement la plus longue, en moyenne 21 ans. Entre 2014 et 2015, ils ont ajouté quatre mois à la durée de leur prêt. Ce n'est pourtant pas la plus forte progression. Sur la même période, les acquéreurs déjà propriétaires ont repoussé la fin du remboursement de leur prêt de cinq mois, soit une durée totale de 20 ans. Même les investisseurs particuliers en immobilier locatif ont choisi d'emprunter plus longtemps : quatre mois supplémentaires par rapport à 2014, pour une durée de vie du crédit totale de 17 ans au moment de la signature.

Au final, l'ACPR relève qu'un prêt immobilier est remboursé au bout de 14,8 ans, soit un mois de moins qu'en 2014. Il faut dire que le taux d'effort moyen à l'octroi est repassé sous les niveaux de 2004, à 29,4% de leurs revenus perçus. Il était de 31,5% en 2009. Cette baisse concerne aussi bien les primo-accédants que les acquéreurs déjà propriétaires ou les personnes ayant procédé à un rachat de crédit. Pourtant, entre 2014 et 2015, selon l'étude du régulateur, le revenu moyen des emprunteurs n'a progressé que de +0,6% contre 1,4% un an plus tôt.