Selon le quotidien Le Monde, L’Etat, actionnaire de l’opérateur Orange à hauteur de 23%, a voté contre la création d’Orange Bank. Sans parvenir toutefois à faire capoter le projet.

Selon les informations du Monde, les administrateurs représentant l’Etat au sein du conseil d’administration du premier opérateur téléphonique français « n’ont pas voté en faveur d’Orange Bank lors de son examen (…) ». Stéphane Richard, son PDG, pensait pourtant avoir convaincu en amont l’Agence des participations de l’Etat (APE), « bras armé de l’Etat actionnaire », de la pertinence de son projet de diversification dans les services bancaires. Mais c’est le ministre des Finances en personne, Michel Sapin, qui aurait fait volte-face au dernier moment. « Officiellement parce que cette diversification comportait des ''risques'' pour l’opérateur de télécommunications », explique Le Monde, qui poursuit : « Plus prosaïquement, le ministre des finances n’avait, semble-t-il, pas envie de froisser le puissant lobby bancaire. »

La création d’Orange Bank a tout de même fini par être entérinée par le conseil d’administration, « grâce aux [voix des] administrateurs indépendants et [des] syndicats ».

La concurrence inquiète ?

Orange, qui a pris le contrôle de Groupama Banque et débauché l’ancien patron de BforBank pour mener à bien son projet, affiche l’ambition de conquérir 2 millions de clients grâce à un service bancaire centré sur le mobile mais très complet, comprenant, outre la tenue de compte et les moyens de paiement, des produits d’épargne et du crédit. L’opérateur dispose de plusieurs atouts, notamment sa base de clients (plus de 27 millions sur le mobile) et son réseau de points de vente (517 boutiques en France fin 2015), qui offriront certainement à Orange Bank une belle visibilité.

Mais Orange Bank arrive aussi dans un contexte économique dégradé pour la banque de détail, qui souffre à la fois du contexte de taux bas et de la pression réglementaire, notamment sur sa tarification. Résultat : si officiellement, les autres enseignes attendent de voir, et pour certaines se réjouissent de l’arrivée d’un acteur aussi puissant sur le marché balbutiant de la banque numérique, cette nouvelle concurrence a aussi de quoi générer quelques inquiétudes.