« Plus de 1.400 » postes ont été supprimés en 2015 dans le secteur bancaire commercial qui « continue à détruire les emplois », selon la fédération FO des banques. Le syndicat dénonce mardi un « hold-up » face aux « plus de 300 millions d'euros » perçus par les établissements au titre du CICE.

En trois ans, la profession bancaire est passée à périmètre constant « de 203.400 salariés en 2013 à 199.100 salariés en 2015 », souligne dans un communiqué FO Banques, qui a adressé un courrier au président de la République et aux ministres concernés pour les « interpeller » sur ces suppressions d'emploi au regard des aides perçues.

Le bilan 2015 a été présenté aux syndicats lors d'une réunion le 29 juin de la Commission paritaire nationale de l'emploi dédiée aux établissements relevant de l'Association française des banques (AFB), la fédération patronale des banques commerciales, a précisé à l'AFP Sébastien Busiris, secrétaire général de FO Banques.

3.000 à 4.000 postes menacés à court terme

Et « contrairement » aux chiffres présentés qui pourraient laisser croire que « le nombre de salariés aurait augmenté de 600 personnes », « le delta constaté à périmètre constant est 1.500 postes en moins », a ajouté Sébastien Busiris. Le troisième syndicat des banques explique cette différence par « l'entrée dans le périmètre AFB de 2.000 salariés issus du secteur des sociétés financières ».

Mettant en parallèle les suppressions d'emplois passées et à venir - 3.000 à 4.000 postes devraient encore être supprimés dans les trois prochaines années selon Sébastien Busiris - et les « plus de 300 millions d'euros » perçus par les établissements au titre du CICE (crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) entre 2013 et 2015 et les « six milliards » prévus de 2016 à 2018 via les allègements du Pacte de responsabilité, FO dénonce le « hold-up dont sont victimes les salariés et les contribuables ».

FO n'avait « pas signé ce chèque en blanc », a rappelé le secrétaire général de FO Banques. Dans son courrier à François Hollande, ce syndicat évoque aussi les « milliards d'euros de bénéfices » du secteur bancaire et dénonce les « aspects scandaleux » de la situation.