Les ménages italiens sont plus fortement pénalisés par les très faibles taux d'intérêt en zone euro que les foyers situés dans la plupart des autres pays du bloc monétaire, affirme mardi la Banque centrale européenne (BCE).

En Italie, le revenu net d'intérêt des ménages, différence entre les intérêts gagnés via des placements et ceux versés au titre d'un ou plusieurs crédits, a davantage chuté que dans le reste de la zone euro, montre l'institution monétaire dans une étude qui porte sur une période allant du troisième trimestre 2008 au quatrième trimestre 2015. Une situation qui s'explique par le fait que les ménages italiens ont fortement investi dans des placements générateurs d'intérêts, tout en restant relativement peu endettés par rapport à leurs pairs en zone euro, affirme cette étude extraite du dernier bulletin économique de la banque centrale.

En comparaison, les revenus et les charges d'intérêts ont enregistré en France et en Allemagne un recul quasiment identique, ce qui explique que le revenu net d'intérêts des ménages allemands ou français est resté largement stable.

Situation inverse en Espagne

En Espagne, la situation est l'inverse de celle de l'Italie : « le recul des charges d'intérêts est significativement plus important que le recul des revenus d'intérêts », ce qui se traduit par un effet positif pour les ménages espagnols, détaille la BCE.

La banque centrale a été l'objet d'attaques très vigoureuses depuis le début de l'année en Allemagne, pays d'épargne, où elle est accusée de ruiner les nombreux épargnants par sa politique de taux d'intérêt très faibles, qui rend les placements d'épargne de moins en moins rémunérateurs. Mais à l'exception de l'Italie, « le revenu net d'intérêt des ménages de la zone euro est en moyenne resté largement inchangé », se défend la banque centrale, ajoutant que « les faibles taux d'intérêt continuent à soutenir la consommation privée ».

La BCE défend les bénéfices des taux bas

Les ménages ne sont pas seulement des épargnants, « ils investissent aussi dans d'autres actifs pour lesquels ils ne reçoivent pas nécessairement d'intérêts », souligne la banque centrale. Les faibles taux d'intérêt qu'elle pratique ont eu des effets bénéfiques importants sur les prix des actions et des obligations en zone euro. « De plus, les faibles coûts d'emprunt n'ont pas seulement stimulé l'investissement et la consommation, ils ont aussi soutenu le revenu des ménages via une hausse de l'emploi », assure la BCE.