Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a estimé qu'il était « trop tôt » pour évoquer une solution dans le conflit interne opposant la Confédération nationale du Crédit Mutuel à son affilié, le Crédit Mutuel Arkéa.

Interrogé sur une éventuelle séparation entre les deux entités, souhaitée par le Crédit Mutuel Arkéa (CMA), le gouverneur central a affirmé que « quelle que soit la solution au final », « il est trop tôt pour en préjuger ». Mais il est souhaitable de préserver « la stabilité, la sécurité, la qualité de cet ensemble bancaire », a-t-il ajouté.

« Que l'on soit dans une solution à un ou deux centres, les pouvoirs de ce centre, quel que soit le périmètre géographique, doivent être renforcés, c'est la base du système mutualiste français », a-t-il poursuivi prudemment. « Ceci explique notamment pourquoi le ministre des Finances a approuvé les statuts » adoptés fin mars par la Confédération nationale du Crédit Mutuel, a-t-il argué.

« Les prochains mois éclaireront la situation »

Ces deux entités se déchirent depuis des mois autour d'une refonte statutaire voulue par la Confédération nationale du Crédit Mutuel (CNCM), au nom du respect d'exigences réglementaires, mais décriée par le CMA, qui y voit une menace pour son autonomie.

Crédit Mutuel Arkéa, qui regroupe les fédérations du Crédit Mutuel Bretagne, du Sud-Ouest et du Massif Central ainsi que vingt filiales spécialisées, a récemment présenté à la CNCM un projet de séparation. La Confédération a rejeté dans l'ensemble les propositions qui lui étaient faites la semaine dernière. « Je crois que les prochains mois éclaireront la situation en liaison avec la Banque centrale européenne », a lancé François Villeroy de Galhau, sans donner plus de précisions.