La banque Crédit Agricole, mise en cause mercredi par le quotidien Le Monde dans le dossier Panama Papers, a affirmé avoir cessé de manière définitive tout montage de sociétés offshore depuis 2015.

« La banque privée du Crédit Agricole ne crée ni n'administre de structures dites offshore pour ses clients. Cette activité a été progressivement arrêtée et a cessé de manière définitive en 2015 », déclare la banque dans un communiqué. Crédit Agricole « réaffirme qu'il a bien mis fin à ces activités sous quelque forme que ce soit, y compris au travers de prestataires externes », est-il souligné.

La banque affirme par ailleurs ne pas être présente au Panama, ni « dans aucun paradis fiscal ». Elle assure également avoir « engagé son retrait des territoires non-coopératifs à partir de 2010 ».

Près de 1.130 sociétés offshore depuis les années 90, selon Le Monde

Selon le quotidien Le Monde, le groupe Crédit Agricole aurait administré auprès du cabinet panaméen Mossack Fonseca près de 1.130 sociétés offshore depuis les années 1990, pour le compte de ses clients, via ses filiales.

Plus d'un mois après de premières révélations impliquant notamment Société Générale, le quotidien pointe cette fois le Crédit Agricole Suisse ainsi que les filiales monégasque et luxembourgeoise de la banque verte. D'après le quotidien, ces établissements auraient aidé leurs clients à échapper aux autorités fiscales européennes en se servant de structures offshore leur permettant entre autres de dissimuler leur identité lors du transfert de parts de leurs sociétés.

BNP Paribas également épinglée

BNP Paribas, première banque française, est également épinglée par Le Monde pour avoir géré de son côté 468 structures offshore avec Mossack Fonseca depuis les années 1980. Une demi-douzaine de ces sociétés étaient encore actives fin 2015, avance le journal. Sollicité par L'AFP, BNP Paribas n'était pas disponible pour réagir dans l'immédiat.

Ces nouveaux éléments révélés par Le Monde sont susceptibles d'intéresser le parquet national financier (PNF), qui a ouvert une enquête préliminaire pour « blanchiment de fraudes fiscales aggravées » le 4 avril après les premières révélations du quotidien, qui concernaient notamment la Société Générale.

Cette enquête a vocation dans un premier temps à exploiter les données du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), avant de lancer des procédures plus ciblées contre des personnes ou des sociétés. Au lendemain des premières révélations du Monde, une perquisition avait eu lieu à la Société Générale dans le cadre de l'enquête ouverte par le PNF.

Du côté des ONG, l'organisation Oxfam a dénoncé dans un communiqué l'implication des banques françaises au cœur du « scandale des Panama Papers » qui constitue « la preuve que les banques sont le pivot, si ce n'est le moteur, d'un système planétaire d'évasion fiscale ».