Le groupe britannique Barclays a annoncé ce matin entrer en discussions exclusives avec Anacap pour céder ses activités de banque de détail et de gestion d’actifs en France. La banque a aussitôt tenu à rassurer ses clients français en affirmant que, pour le moment, l’opération « ne change rien » pour leurs comptes existants.

Barclays, banque haut de gamme en France : ce sera bientôt du passé. Les activités banque de détail et gestion d’actifs, en France, pourraient prochainement rejoindre le giron du fonds d’investissement britannique Anacap. Les deux parties sont entrées en phase de « discussions exclusives », comme l’annonce le groupe dans un communiqué et dans un message à l’attention de ses clients français. Cette « vente potentielle » inclut l’assurance-vie, la gestion de fortune, les 74 agences du territoire et concerne un millier de collaborateurs. En revanche, Barclays compte garder la main sur ses activités banque d’investissement et banque des entreprises.

Dans son communiqué, le groupe justifie cette vente par un recentrage sur les activités les plus rentables. Dans ses résultats financiers du 1er trimestre 2016, publiés ce mardi, le bénéfice avant imposition apparaît en baisse de 25%, à 793 millions de livres, par rapport à la même période en 2015.

Une activité qui n'entre plus dans la stratégie du groupe

Le directeur général du groupe, Jes Staley, qualifie la banque de détail et la gestion d’actifs en France comme des activités « intéressantes » mais qui « n’entrent plus dans notre stratégie ». Cette vente, « une fois finalisée », doit selon lui clore la phase de retraits de Barclays de certaines activités de banque de détail en Europe continentale. Elle fait par ailleurs suite à des opérations similaires en Asie et en Afrique.

Dans un communiqué séparé, Anacap rappelle pour sa part avoir déjà réalisé d'autres « investissements bancaires » : Aldermore au Royaume-Uni, MeDirect en Belgique, Mediterranean Bank à Malte, Equa bank en République Tchèque ou encore FM Bank en Pologne. En France, ce fonds de private equity a par ailleurs racheté la société de courtage d'assurance en ligne AssurOne Groupe en 2014. « Il s’agit d’une opportunité unique d’acquérir une banque attractive et bien positionnée, qui s’appuie sur une équipe talentueuse et qui jouit d’une excellente réputation auprès de ses clients en France », commente Nassim Cherchali, directeur chez Anacap, sans détailler ses intentions concernant la banque de détail de Barclays.

Pas d’incidence immédiate pour les clients français

Dans son message aux clients français, publié sur son site, Barclays opte pour un discours rassurant : « L'ouverture de discussions exclusives entre Barclays et Anacap ne change en rien les conditions des comptes, produits et services que vous détenez aujourd'hui chez nous. » Les conseillers resteront « les mêmes » et les avoirs des clients restent « protégés par le mécanisme de garantie des dépôts ». Pendant la phase de discussion, la banque de détail continuera d’opérer « sous la marque Barclays ». En France, début 2014, Barclays revendiquait 155.000 clients.