Après 10 ans de « C’est un choix », le Crédit Coopératif vient de dévoiler sa nouvelle signature de marque : « Une autre banque est possible ». Le logo, lui, ne change pas. Le choix de ce nouveau slogan résonne tout particulièrement dans le contexte actuel.

« Une autre banque est possible ». Alors que la presse internationale dévoile depuis une dizaine de jours l’ampleur du phénomène de la finance offshore dans le cadre des Panama Papers ; qu’en marge des manifestations contre la loi Travail, des vitrines d’agences bancaires sont régulièrement dégradées, la nouvelle signature du Crédit Coopératif prend une forte résonance. « Le contexte général est porteur pour les banques vertueuses », confirme Frédéric Toussaint, le directeur de la communication de l’enseigne, au sein du réseau des Banques Populaires. Les services informatiques ont déjà été prévenus : ils doivent s’attendre à un pic d’ouvertures de comptes dans les semaines à venir, comme cela avait été le cas en 2010 lorsqu’Eric Cantona avait encouragé les gens à vider leurs comptes bancaires pour faire s’écrouler le système bancaire.

Évidemment, la décision de ce changement a été prise bien en amont des événements récents. Il y a un an, plus précisément, à l’occasion de l’arrivée à la direction générale de la banque de Christine Jacglin. Le précédent slogan, « C’est un choix », avait fait son temps : une décennie. Et le Crédit Coopératif avait à cœur de « se réaffirmer comme banque », explique Frédéric Toussaint. « Notre nom est peut être perçu comme ambigu, mais nous sommes une banque à part entière, depuis 123 ans », développe-t-il. « La banque, souvent décriée, est un métier noble, absolument nécessaire pour le développement de l’économie. Nous voulons lui redonner ses lettres de noblesse par son utilité et par son attention portée à l’Homme et à la Cité. »

« Finance patiente »

L’autre mot clé de ce nouveau slogan, c’est « autre », justement. Le Crédit Coopératif veut en effet affirmer sa conception d’une « finance patiente » et « fondée sur des valeurs », « sans paradis fiscaux, sans spéculation sur les matières premières et avec une forte part de bilan dans l’économie sociale et solidaire », liste Frédéric Toussaint. Une banque, au final, pour ceux qui détestent les banques ? Le directeur de la communication ne nie pas que des clients viennent à eux par rejet des autres enseignes. « Nous ne nous plaçons pas sur le terrain politique, mais nous comprenons la prise de conscience citoyenne contre la financiarisation et la course effrénée à l’argent. »

Cette prise de conscience a également été repérée par les grandes banques nationales qui, toutes ou presque, ont entrepris d’apporter une touche solidaire à leurs catalogues. Au risque de venir battre le Crédit Coopératif sur son propre terrain. Frédéric Toussaint modère : « Certains de nos concurrents ont en effet compris que l’économie sociale et solidaire a des vertus. Mais nos clients ne sont pas dupes. »