La montée en puissance des Fintech, ces jeunes pousses alliant finance et technologie, « rogne sur les recettes des banques traditionnelles » les obligeant à repenser leurs modèles de développement, estime Standard and Poor's.

« La menace concurrentielle des Fintech » est « loin d'être un mythe » selon l'agence de notation. Elle « n'est pas encore déstabilisante pour la solvabilité des banques mais nous croyons que leur importance grandira au cours de la prochaine décennie », prédit-elle. Standard and Poor's évalue à 12 milliards d'euros les investissements dans le secteur en 2014 et s'attend à un doublement en 2015.

« Ces nouveaux acteurs de la Fintech, non réglementés et agiles, rognent sur les recettes des banques traditionnelles », constate S&P dans une note publiée mercredi, et « il n'y a pas de place pour la suffisance en dépit de différences en termes d'échelle et d'omniprésence ».

« Les banques ne restent pas passives »

Les technologies employées par les sociétés de Fintech constituent « une opportunité pour les banques traditionnelles afin de repenser leurs produits, leurs services, leur distribution et réduire leurs coûts également », recommande Standard and Poor's. « La puissance perturbatrice de la technologie peut affecter non seulement la base des recettes d'un secteur mais aussi l'ensemble de sa solvabilité », estime l'agence de notation américaine, qui dit l'avoir déjà constaté dans la radiodiffusion, la presse ou la librairie.

Néanmoins, « les banques ne restent pas passives » face à la montée de la concurrence des Fintech et « augmentent leurs investissements dans les technologies » tandis que « certaines réévaluent leur offres de produits et leurs canaux de distribution », remarque S&P.

Un changement nécessaire du « modèle commercial »

Cependant, l'investissement technologique seul ne les protègera pas du « risque de désintermédiation », [phénomène conduisant le client à recourir plutôt au marché qu'à une banque pour se financer, NDLR], prévient Standard and Poor's. Des changements dans le « modèle commercial et culturel », axé sur les usages de la clientèle et l'innovation, sont des « prérequis » si les banques veulent rester dans la course durant la prochaine décennie, conclut l'agence de notation.

Pour découvrir ces start-ups de la finance, lire le dossier « Génération Fintech »