La banque BNP Paribas annonce à son tour jeudi son intention de ne plus financer l'extraction de charbon et de doubler ses financements en faveur des énergies renouvelables à l'horizon 2020, engagements pris dans le cadre de la COP21.

La première banque française a été pointée du doigt à plusieurs reprises par des ONG pour ne pas avoir annoncé d'engagements en faveur du climat malgré sa place importante en matière de financement des énergies fossiles. Début novembre, un rapport de Fair Finance France, Oxfam France et les Amis de la Terre dénonçait le fait que la banque, partenaire de la COP21, occupait la première place des banques françaises pour le financement des énergies fossiles et la cinquième place au niveau mondial.

Dans un communiqué jeudi, la banque s'engage à multiplier par un peu plus de deux ses financements dans le domaine des énergies renouvelables, qui passeront de 6,9 milliards d'euros en 2014 à 15 milliards d'euros en 2020. En outre, le groupe « prend la décision de ne plus financer l'extraction de charbon que ce soit via les projets miniers ou via les sociétés minières spécialisées dans le charbon qui n'ont pas de stratégie de diversification ».

Les centrales à charbon dans certains cas

En ce qui concerne les centrales à charbon, la banque ne les financera plus dans les pays « à hauts revenus ». Ailleurs, le financement dépendra de certains critères : engagement du pays hôte dans le cadre de la COP21, consultation des populations locales, réduction maximum des gaz à effet de serre. La banque veut par ailleurs promouvoir les obligations vertes auprès des investisseurs institutionnels, intégrer la composante climatique dans la méthodologie de notation des projets et entreprises qu'elle finance et renforcer son action en matière d'efficacité énergétique.

« Nous nous engageons également à investir 100 millions d'euros à l'horizon 2020 dans des start-ups qui travaillent sur les problématiques du stockage de l'énergie ou des réseaux intelligents par exemple », détaille dans le communiqué le directeur général Jean-Laurent Bonnafé. Société Générale avait annoncé la veille son intention d'arrêter les financements dédiés aux projets de développement de mines de charbon pour se tourner vers les énergies renouvelables.

Après Crédit Agricole, Natixis, Société Générale...

Fin septembre, le Crédit Agricole avait indiqué qu'il n'allait plus financer de nouvelles centrales ou d'extension de centrales électriques à charbon dans les pays à hauts revenus, et mi-octobre, Natixis s'était engagé à ne plus financer de centrales et de mines de charbon dans le monde entier. La Société Générale a annoncé hier renoncer aux mines de charbon. Ces annonces s'inscrivent dans le cadre de la COP21, sommet de l'ONU sur le climat qui se déroulera du 30 novembre au 11 décembre au Bourget, près de Paris.