Crédit Agricole SA a dégagé au troisième trimestre un bénéfice net en hausse de 15% et nettement supérieur aux attentes, à 930 millions d'euros, soit son meilleur résultat depuis le premier trimestre 2011, avant la crise de la zone euro.

Les analystes tablaient en moyenne sur un bénéfice trimestriel de 834 millions d'euros, selon un consensus fourni par FactSet. Entre juillet et septembre, le groupe Crédit Agricole, qui intègre la totalité du résultat des caisses régionales, enregistre également son meilleur trimestre depuis 2011, à 1,75 milliard d'euros, soit une progression de 14%.

« La zone de ses plus hauts historiques »

« Le Crédit Agricole retrouve la zone de ses plus hauts historiques », a commenté Philippe Brassac, directeur général de Casa, lors d'une conférence téléphonique jeudi. « Ces performances traduisent notre stratégie de banque universelle de proximité », s'est-il félicité. Ces résultats reflètent également « une dynamique commerciale soutenue dans la plupart des métiers », indique le groupe dans un communiqué.

La banque a en outre bénéficié d'une très forte hausse de la contribution des sociétés mises en équivalence, notamment celle liée à sa participation dans la société d'investissement Eurazeo, qui s'élève ce trimestre à 189 millions d'euros.

L'épargne et l'assurance pour moteurs

Les métiers voient leur produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d'affaires) progresser de 1,8%, porté par l'épargne et l'assurance. Parallèlement, les charges baissent légèrement (-0,6%), tout comme le coût du risque (provisions passées pour couvrir les risques d'impayés sur les crédits, -26%) hors exceptionnels.

Les éléments exceptionnels qui affectent le coût du risque ce trimestre concernent notamment le mécanisme « switch », par lequel les caisses régionales avaient apporté une garantie à Casa au deuxième trimestre qui n'a plus lieu d'être, ce qui s'est traduit par une charge nette pour l'entité cotée.

Amende de 787 millions de dollars aux Etats-Unis

L'autre exceptionnel est lié au litige l'opposant aux autorités américaines sur les violations d'embargo, soldé le 20 octobre, pour lequel la banque a dû s'acquitter d'une amende de 787 millions de dollars. Si l'amende n'a pas affecté les comptes grâce aux provisions déjà constituées, la mise en place d'un plan de remédiation se traduit par une provision de 20 millions d'euros, une première tranche qui ne reflète pas le coût total du plan, pas encore chiffré. « Nous ferons tout pour que ce plan de remédiation soit le plus positivement utilisé, nous ne le prenons pas comme un centre de coût mais comme un investissement stratégique », a commenté Philippe Brassac.