La controverse autour du futur patron de la Banque de France montre « qu'il y a sans doute des améliorations à apporter en France à la manière dont on nomme les responsables des grandes institutions », a affirmé vendredi Benoît Cœuré, membre du directoire de la BCE, longtemps pressenti pour le poste.

« Je regrette que le débat dans la presse soit posé en termes personnels », a-t-il dit lors d'un débat à Paris, à propos du choix controversé par François Hollande de l'ancien directeur général délégué de BNP Paribas, François Villeroy de Galhau. Mais, a-t-il ajouté : « S'il y a une conclusion profonde à tirer de ce débat c'est qu'il y a sans doute des améliorations à apporter en France à la manière dont on nomme les responsables des grandes institutions, en termes de transparence, en termes de processus de sélection. »

« La France a un peu de retard »

« Il y a une sorte de standard international maintenant en termes de nominations et la France a un peu de retard dans ce domaine-là », a-t-il estimé. Benoît Cœuré, l'un des dirigeants les plus en vue de la BCE, a longtemps été donné favori pour prendre la succession de Christian Noyer, qui en tant que gouverneur de la Banque de France siège aussi dans les organes de décision à Francfort.

Mais l'Elysée a finalement décidé de proposer le nom de François Villeroy de Galhau, qui sera auditionné par des commissions parlementaires. Ces dernières pourront s'y opposer à la majorité des trois cinquièmes. Ce choix d'un ancien banquier, même si François Villeroy de Galhau a fait une longue carrière de haut fonctionnaire, suscite une vive polémique.

Dans une tribune publiée dans Le Monde, près de 150 économistes dont Thomas Piketty ont demandé aux parlementaires de rejeter cette nomination au nom des risques de conflits d'intérêt.