L'agence de notation Standard and Poor's (SP) a annoncé mardi avoir placé en « défaut partiel » les quatre grandes banques grecques en raison de l'instauration d'un contrôle des capitaux dans le pays pour enrayer une fuite massive des capitaux.

Standard and Poor's emboîte le pas à l'agence Fitch qui avait pris la même décision lundi. Les banques concernées sont NBG (National Bank of Greece), Piraeus, Eurobank et Alpha, au bord de l'effondrement financier provoqué en raison de la rupture des négociations entre Athènes et ses créanciers. Cette décision fait suite aux « mesures introduites par le gouvernement grec le lundi 29 juin », en particulier celle concernant la limitation des retraits de dépôts, la fermerture des banques pendant une semaine et l'interdiction des transfert d'argent hors de Grèce, explique SP dans un communiqué.

« Défaut inévitable » en l'absence de soutien

Un « défaut partiel » ou « restricted default » indique qu'un emprunteur est en situation de défaut sur une de ses obligations, sans pour autant se trouver dans une procédure de liquidation ou de faillite. Jusqu'à présent, les notes de solvabilité financière à long terme de ces quatre banques étaient à « CCC », suggérant que la possibilité qu'elles manquent une échéance n'était pas à exclure. SP estime qu'il « est maintenant désormais inévitable que les banques grecques fassent défaut d'ici six mois en l'absence de soutien des autorités européennes ».

L'agence de notation précise que le maintien des prêts d'urgence aux banques grecques à leur niveau actuel par la Banque centrale européenne (BCE) leur laisse peu de marges de manoeuvre pour couvrir leur besoin, notamment au regard des retraits subis ces dernières semaines. Lundi, S&P avait abaissé d'un cran la note de la Grèce à « CCC- », estimant que la décision d'Athènes de recourir à un référendum était un mauvais signal pour la « stabilité économique » du pays.