Une petite passe d'armes a opposé récemment le CIC à l'un de ses clients. Celui-ci a critiqué sur Twitter l'application mobile de la banque, trop intrusive à son goût. Quelques jours plus tard, il s'est vu notifier la clôture de ses comptes. Il y voit des représailles, le CIC assure qu'il n'y a aucun lien de cause à effet.

Le 10 juin dernier, un internaute publie sur Twitter, sous le pseudonyme @Sorcier_FXK, une série de messages dans lesquels il critique la politique de sa banque, le CIC, en matière de respect de vie privée de ses clients. Au moment d'installer son application mobile sur un téléphone Android, celle-ci demande en effet une série d'autorisations d'accès. Certaines paraissent cohérentes avec les fonctionnalités de l'appli : l'accès à la position du téléphone, par exemple, est utile pour géolocaliser une agence. D'autres apparaissent plus discutables à l'internaute : c'est le cas notamment de l'accès à la liste des appels passés et des contacts. D'où sa remarque assez véhémente :

L'internaute multiplie les interpellations du CIC sur Twitter, mais n'obtient aucune réponse. Il contacte également sa conseillère clientèle, qui refuse également de lui fournir des explications.

Le CIC se justifie

Trois jours plus tard, le même internaute reçoit de la part du CIC une lettre recommandée, datée du 10 juin, lui annonçant la « clôture définitive » de son compte sous 60 jours. Rien d'anormal : toute banque a le droit de mettre un terme à sa relation commerciale avec un client, sans avoir à fournir de justifications. Le client radié y voit toutefois un lien avec ses critiques sur Twitter :

Dans la foulée, et face à l'ampleur prise par l'affaire sur internet, le CIC publie un communiqué pour justifier sa position. La banque « dément fermement toute relation de cause à effet entre la situation personnelle de cet internaute et les remarques que celui-ci a faites sur les réseaux sociaux ». Il s'agirait donc d'une coïncidence. Le CIC toutefois n'en dit pas plus, se retranchant derrière le secret bancaire, et indique que le dossier a été transmis au médiateur de la banque.

Dans le même communiqué, le CIC répond également sur le fond de l'affaire. Il souligne d'abord que « le recours à ces autorisations est (...) expliqué sur la page d'installation du Google Play Store et sur son site internet CIC.fr » et que « chaque utilisateur peut donc décider, en toute connaissance de cause, de télécharger ou non l'application. » Sur la question de l'accès aux contacts, il s'agit de faciliter « le partage de RIB » via l'application. Enfin, le CIC renvoie aussi à la conception du système d'exploitation Android qui ne permet pas selon elle « une gestion des permissions au cas par cas ».

En réaction à cette polémique, la banque a également publié sur son site internet un nouveau dossier pratique détaillant le fonctionnement des autorisations dans son application et annonçant des améliorations à venir, grâce à la sortie d'une nouvelle version d'Android, baptisée Android M.