En Grande-Bretagne, les clients bancaires qui souhaitent changer de banque bénéficient d’un comparateur de tarifs capable de classer les offres des différentes enseignes en fonction de leur consommation réelle de produits bancaires. Un outil qui semble favoriser les challengers par rapport aux grandes marques.

En matière de changement de banque et de transparence des tarifs bancaires, la Grande-Bretagne a pris des années d’avance sur la plupart des autres pays. En France, le Parlement en est encore à légiférer, dans le cadre de la loi Macron, sur un système de redirection automatique des virements et prélèvements destiné à faciliter le passage d’une enseigne à une autre. Outre-Manche, où un dispositif de ce type est opérationnel depuis 2013, la prochaine étape a déjà été atteinte. Les Britanniques disposent en effet depuis la fin avril d'un outil leur permettant de comparer les différentes offres bancaires, non pas à partir de profils types, mais en se basant sur leur consommation réelle de produits et services bancaires.

Midata (c’est son nom) est une initiative du gouvernement britannique. Elle autorise notamment les clients des banques à récupérer en quelques clics un fichier regroupant l’ensemble des opérations enregistrées sur leur compte courant au cours de l’année écoulée. D'un format standard, ce fichier est utilisable par des comparateurs en ligne, qui peuvent ainsi fournir la liste des établissements les moins chers par rapport à une activité bancaire réelle. C'est le cas, par exemple, de Gocompare.com, un comparateur d'assurances qui a élargi son activité, entre autres, à la banque.

En France, un comparateur public d’ici la fin de l’année

Un premier bilan de cette initiative a été récemment tiré, comme l’a repéré le blog C’est pas mon idée. Et celui-ci recèle quelques surprises. La liste des banques ayant obtenu le plus de clics sur Gocompare diffère en effet beaucoup, selon que le consommateur a choisi d’utiliser la comparaison personnalisée basée sur Midtat, ou non. Dans le premier cas, un acteur modeste, la Yorkshire Bank, obtient 19% des clics. Dans le second, elle plafonne à 6%. Au total, les cinq banques les plus cliquées obtiennent 66% des clics dans le cadre de la comparaison personnalisée, contre seulement 27% pour la comparaison standard, où les consommateurs semblent se tourner plus volontiers vers les marques les plus puissantes et reconnues.

A quand un tel dispositif en France ? Il faudrait sans doute être patient. Le gouvernement semble en effet avoir choisi une autre voie, celle d'un comparateur public de tarifs bancaires, qui doit être mis en œuvre d’ici la fin de l’année 2015.