La banque franco-belge Dexia est restée dans le rouge au premier trimestre 2015, en essuyant une perte de 125 millions d'euros en raison notamment d'une provision de 197 millions d'euros destinée à couvrir son exposition dans la banque autrichienne Heta Asset Resolution. A la même époque l'an dernier, elle avait enregistré une perte nette de 184 millions d'euros.

Selon l'établissement, géré en extinction après avoir été par deux fois sauvée par les pouvoirs publics, le trimestre a été marqué par l'annonce, par les autorités autrichiennes, de l'entrée en résolution de Heta Asset Resolution AG, la « bad bank » issue de Hypo Alpe Adria. « Le groupe Dexia conteste cette décision » et fera « valoir ses droits devant la justice », souligne la banque dans un communiqué. Mais en attendant elle a constitué une provision à hauteur de 44% de son exposition de 395 millions d'euros sur cette entité autrichienne et de 5% de ce montant afin de couvrir son exposition sur les dérivés associés.

Dexia a parallèlement poursuivi le remboursement de plusieurs lignes de financement, notamment les derniers encours de dette garantie souscrits par Belfius, d'un montant de 10 milliards d'euros, ou le remboursement de 13 milliards d'euros d'obligations bancaires garanties.

« La résolution se poursuit conformément aux attentes »

Le bilan du groupe a lui progressé, de 21 milliards d'euros sur le trimestre pour atteindre 268 milliards d'euros, sous l'effet de la baisse des taux d'intérêt et des variations de change, relève l'établissement. Cette augmentation peut sembler « contre-intuitive pour un groupe en résolution », mais elle « illustre la forte sensibilité de Dexia à l'évolution de paramètres exogènes, identifiée dès l'entrée en résolution », a commenté Robert de Metz, président du conseil d'administration de Dexia, cité dans le communiqué.

« Malgré cet impact, la résolution se poursuit conformément aux attentes dans un environnement évolutif », a-t-il ajouté. Dexia, qui fut le principal acteur du financement des collectivités locales en France, est toujours en cours de démantèlement après avoir été sauvée deux fois de la faillite en 2008 et 2011 par les Etats belge, français et luxembourgeois.