Le service de paiement Moneo définitivement jeté aux oubliettes, le portefeuille électronique Paylib qui gagne du terrain, les banques qui réfléchissent à l’organisation de leurs réseaux d’agences et un marché du crédit immobilier toujours plus concurrentiel avec l’arrivée d’ING Direct : voici l’essentiel de la semaine.

Paiements : Moneo est mort, vive le sans contact

Hasard du calendrier, la semaine a des allures de passage de témoin au rayon paiements. Lancé en 1999 par les grandes banques françaises, Moneo va disparaître le 28 juillet 2015. Ce service permettait aux particuliers de régler de petits achats (moins de 30 euros) à l’aide d’une carte rechargeable spécifique ou d’une carte bancaire équipée de l’option. Les banques ont déjà (et de longue date) trouvé le service remplaçant. Certains Crédits Mutuels l’annoncent même sur leur site en conclusion de l’annonce de l’arrêt de Moneo : « Pour simplifier vos paiements, pensez également au sans contact. »

Le paiement sans contact est toutefois encore loin d’avoir partie gagnée : il représente moins de 1% des transactions par carte bancaire en 2014. Mais le taux de cartes et de terminaux de paiement équipés progresse rapidement, et 6,5 millions de Français possèdent un smartphone compatible NFC, la technologie du sans contact. Certains souhaitent même aller au-delà de la limitation de 20 euros. La Société Générale vient ainsi de lancer une application permettant de régler des achats grimpant jusqu’à 300 euros en sans contact avec un téléphone Android, en utilisant un code secret.

Côté portefeuille électronique, la plupart des banques misent sur Paylib, présenté comme le concurrent français de PayPal pour les paiements en ligne. Boursorama s’est rallié à Paylib, comme avant elle BNP Paribas, la Banque Postale, la Société Générale, le Crédit Agricole et le Crédit Mutuel Arkéa. Parmi les grands groupes bancaires, il ne manque que BPCE (Banque Populaire-Caisse d’Epargne) et le CM11-CIC, qui veulent croire en leurs solutions S-money et Fivory.

Les grands réseaux bancaires entament leur mutation

La France comptait 38.000 agences et 59.000 distributeurs fin 2013 selon les chiffres clés du marché bancaire. Le maillage du territoire est dense mais les agences en question sont de moins en moins rentables, la faute à des clients qui s’y rendent moins souvent. Comment « réinventer » ces points de vente ? A quoi ressemblera la nouvelle génération d’agences bancaires ? Chaque réseau annonce un concept novateur, même si la recette s’avère souvent la même : des supports digitaux, des conseillers spécialisés disponibles en visioconférence, des aires de jeux pour enfants, etc. Certains réseaux se contentent de faire de ces agences un « show room » sans déployer le concept, d’autres prévoient de réorganiser tout leur réseau. Tour d’horizon des nouvelles agences bancaires.

Coller à la modernité : telle semble être la volonté des grandes enseignes. Sitôt l’Apple Watch lancée en France, ce vendredi, plusieurs banques se sont empressé de communiquer sur telle ou telle application déjà disponible sur la montre à la pomme, à l’image de BNP Paribas et de son appli Mes Comptes disponible sur Apple Watch dès hier. Reste déjà à optimiser les performances sur smartphone et tablette : les sites bancaires ne sont pas tous « mobile friendly ».

Crédit immobilier : la concurrence fait rage

Cette semaine, un nouvel acteur a débarqué sur le marché du crédit immobilier : ING Direct. L’offre est pour l’heure réservée aux clients de la banque orange, qui concurrence désormais Boursorama parmi les pure players proposant le prêt à l’habitat.

La concurrence fait toujours rage sur ce créneau, le crédit immobilier étant un produit d’appel pour les banques afin de capter de nouveaux clients. Les courtiers annoncent ainsi de nouveaux taux records, comme chaque mois depuis un an. Une conjoncture favorable aux acheteurs, puisque la baisse est aussi valable pour les prix. Les conditions devraient rester avantageuses en 2015 et 2016 avant une éventuelle reprise du marché immobilier en 2017 selon le Crédit Agricole. En attendant, la baisse des taux a des conséquences étonnantes : dans les départements frontaliers de la Suisse, des emprunteurs veulent se voir appliquer un taux nul ou négatif, les taux de leurs crédits étant indexés sur le Libor, actuellement en dessous de -0,80%.

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