BNP Paribas a dégagé un bénéfice net de 1,69 milliard d'euros au premier trimestre, en hausse de 5%, grâce notamment aux économies engendrées par le rachat de la part de l'Etat Belge dans Fortis, a annoncé la banque mercredi.

Cette acquisition, réalisée fin 2013, a permis à BNP Paribas d'économiser les intérêts qu'elle versait auparavant à la Belgique. Au total, les intérêts reversés aux actionnaires minoritaires ont ainsi baissé de 156 millions d'euros sur le trimestre. Dans le même temps, les revenus du groupe se sont effrités (-0,6%), le produit net bancaire (PNB) ressortant à 9,91 milliards d'euros. C'est mieux qu'attendu par les analystes interrogés par Dow Jones Newswires (9,41 milliards d'euros), qui tablaient également sur une baisse du bénéfice net.

« BNP Paribas réalise ce trimestre des résultats solides dans un environnement économique encore peu porteur en Europe. Ce résultat a été obtenu par la résistance d'ensemble des revenus, la maîtrise continue des frais de gestion et malgré un coût du risque en hausse ce trimestre », a commenté dans le communiqué le directeur général, Jean-Laurent Bonnafé.

Une lourde sanction financière attendue

Le coût du risque (provisions pour crédit non remboursés) a crû de 19%, du fait de l'Italie (+23%) qui souffre toujours d'un « contexte difficile », mais aussi en raison d'une provision de 100 millions d'euros passée au vu des tensions en Ukraine et en Russie.

La banque a par ailleurs prévenu que les sanctions qu'elle encourt aux Etats-Unis, liées à des paiements en dollars réalisés dans des pays soumis à un embargo, pourraient excéder « très significativement » la provision qu'elle a constitué (798 millions d'euros). « Les discussions qui ont eu lieu pendant le premier trimestre 2014 (...) montrent qu'il existe une très grande incertitude sur les sanctions qui pourraient être décidées par les autorités des Etats-Unis à l'issue du processus : il ne peut être exclu que la pénalité excède très significativement la provision constituée », indique le groupe.

« Une demande de crédits toujours faible »

Par activités, les revenus ont été tirés ce trimestre par le pôle Investment solutions (gestion d'actifs, assurance-vie et gestion de fortune), qui a crû de 1,3%, tandis que les revenus de la banque de détail (-2%) et de la banque de financement et d'investissement (BFI, -5,4%) sont en baisse.

En France, où le groupe note une « bonne dynamique des dépôts » mais « une demande de crédits toujours faible », le PNB a légèrement progressé (+0,5%) pour un résultat avant impôts en baisse de 4% à 487 millions d'euros.

Côté BFI, la chute des revenus du « Fixed Income » (métiers obligataires et monétaires, -22%), tendance de fond du secteur bancaire, plombe le résultat avant impôts (-24%).