Après une phase d’expérimentation de près de six mois, le Compte-Nickel, compte courant distribué chez les buralistes, est désormais ouvert au grand public. Il faudra toutefois être patient : une soixantaine de points de vente, seulement, ont été agréés dans l’immédiat.

Le Compte-Nickel, c’est parti : dévoilé en juin 2013, en test grandeur nature depuis septembre dernier, le projet porté par la Financière des paiements électroniques (FPE), un établissement de paiement, est désormais ouvert à tous. A condition, bien sûr, de disposer d’un point de vente à proximité.

Lire aussi : Nickel : « le premier compte courant distribué hors d’une banque » (Le Bret)

L’originalité du Compte-Nickel réside en effet dans son mode de distribution. Le service de paiement, qui permet de bénéficier d’un RIB et d’une carte bancaire, est distribué non pas en agence bancaire mais dans les bureaux de tabac. La Confédération des buralistes, qui fédère 27.000 points de vente, est même entrée, en octobre 2013, au capital de la FPE, à hauteur de 5%. En échange de cet investissement, elle dispose d’une exclusivité sur le service, pour une durée de six ans.

20 nouveaux points de vente par semaine

27.000 buralistes, donc, mais une soixantaine seulement qui propose le Compte-Nickel dans l’immédiat. En amont, les commerçants intéressés doivent en effet être formés et agréés par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le régulateur du secteur financier. Un processus qui prend du temps et qui implique un lancement très progressif. Une carte interactive, disponible sur le site de la marque, permet de localiser les points de vente déjà disponibles. Logiquement, la région parisienne est la mieux pourvue, avec 22 buralistes agréés. Viennent ensuite la région nantaise et le sud de la Bretagne (11 points de vente), la région lyonnaise (8), le Languedoc-Roussillon (7) et le Nord-Pas de Calais (3).

Pour les autres, il faudra se montrer patient. « L’objectif est d’équiper vingt nouveaux buralistes chaque semaine à partir du mois de mars 2014 », explique le communiqué de Compte-Nickel. Les usagers intéressés peuvent s’inscrire sur son site et demander à recevoir une notification par e-mail lorsqu’un point de vente ouvre à proximité de chez eux. Malgré l’étroitesse du réseau, la FPE maintient son objectif de 100.000 comptes ouverts à la fin de l’année.

Employés et demandeurs d’emplois

Durant la phase de test, plus de 1.000 comptes ont été ouverts, dont une moitié spontanément, dans les quelques bureaux de tabac déjà équipés en région parisienne. Dans son communiqué, la FPE fournit ainsi quelques statistiques sur le profil de ses clients, et leurs usages.

Lire aussi : Moyens de paiement : un Compte-Nickel, mais pour qui ?

Plus d’un tiers (35,1%) des détenteurs d’un Compte-Nickel sont des employés. Les demandeurs d’emploi arrivent en deuxième position (16,5%). Derrière, trois catégories socio-professionnelles se tiennent autour des 10% : les cadres, les commerçants et les entrepreneurs. Les étudiants (4,7%) ou les personnes sans revenus réguliers (1,6%) sont, dans l’immédiat, très minoritaires. La moyenne d’âge des usagers se situe à 41 ans. Les 25–54 ans forment les trois quarts du contingent de clients, qui sont aussi très majoritairement (74,6%) des hommes.

Les usages ensuite. Le dépôt initial moyen sur le compte est de 75 euros. Le crédit moyen sur les comptes est pour sa part de 1.057 euros, très majoritairement par virement, le dépôt de cash (soumis à frais) ne représentant que 86 euros. Le solde moyen des comptes existants est de 273 euros. Les sommes débitées l’ont été majoritairement par virement (314 euros). Viennent ensuite les paiements par carte (260 euros), les retraits dans un distributeur automatique de billets (187 euros) et, loin derrière, les retraits de cash directement chez le buraliste (22 euros).