La Société Générale va renforcer son offre de banque privée en France en la rendant disponible dans toutes ses agences et en abaissant de 1 million à 500.000 euros le montant minimum du patrimoine nécessaire pour être éligible à ses services.

Les actifs gérés par la banque privée vont ainsi passer de 19 à 50 milliards d'euros, représentant une clientèle de 40.000 foyers, a indiqué Patrick Folléa, directeur de Société Générale Private Banking France, à l'occasion du lancement de la nouvelle offre mardi. L'abaissement du ticket d'entrée correspond à « un niveau de fortune pertinent pour une offre de banque privée » et qui reste « supérieur au seuil d'entrée de nos concurrents en France », a estimé Patrick Folléa.

Concrètement, tout client disposant d'un compte affichant un solde de 500.000 euros se verra proposer les services d'un banquier privé et les conseils d'un expert, sans avoir à changer d'agence. La nouvelle offre, qui sera déployée au premier semestre, va se traduire par le recrutement de 160 banquiers privés (en interne) et de 30 « experts », en ingénierie patrimoniale par exemple. La banque privée de SocGen sera ainsi disponible dans 80 villes, contre 10 actuellement. Le groupe n'a pas souhaité préciser le montant des investissements que ce changement représentait mais a indiqué qu'ils étaient « importants », tant en termes de ressources humaines que d'évolution de l'outil informatique.

« Atteindre la taille critique »

Si le marché français de la banque privée a fortement ralenti depuis 2008 à cause de la crise, il a tout de même enregistré une croissance annuelle de 3,4% en moyenne entre 2008 et 2013, selon les chiffres fournis par la banque. « Le marché s'est tassé, mais on anticipe une bonne croissance dans les années qui viennent avec des taux de 5% à 6% par an », a indiqué Patrick Folléa, sans plus de précisions sur les objectifs.

Laurent Goutard, directeur de la banque de détail France, a rappelé que la banque privée était un « relais de croissance étroitement inscrit dans le plan de transformation du groupe ». « Nous visons les premières places dans les marchés où nous pouvons atteindre la taille critique », a expliqué de son côté Jean-François Mazaud, directeur de Société Générale Private Banking.

Le groupe a ainsi opéré des changements similaires au Royaume-Uni, via sa filiale Hambros, et souhaite également renforcer son offre de banque privée au Luxembourg ou en Belgique. Interrogé sur l'éventuelle cession de la banque privée du groupe en Asie, où SocGen a déjà vendu ses activités japonaises, Jean-François Mazaud n'a pas souhaité faire de commentaire.