L’information n’est pas encore officialisée, mais Tim Cook, le patron d’Apple, a confirmé ce matin l’intérêt de sa firme pour le marché des paiements mobiles. Selon le Wall Street Journal, une équipe y travaille déjà activement en interne. Le géant de Cupertino serait un concurrent de poids pour PayPal et les banques.

Cette fois, ça y est… ou presque. Lundi, le Wall Street Journal, citant trois sources distinctes, annonçait qu’Apple s’apprêtait finalement à se lancer sur le marché des paiements sur mobile : selon le quotidien économique américain, Tim Cook, le successeur de Steve Jobs au poste de PDG, aurait mis en place une équipe pour travailler sur ce sujet, sous la responsabilité d’Eddy Cue, déjà responsable d’iTunes (la boutique de musique en ligne) et de l’App Store (applications pour smartphones et tablettes) au sein de la firme. Ce matin, le patron d’Apple a confirmé que le domaine des paiements l’intéressait, et que « Touch ID », une technologie d’identification biométrique embarquée dans la dernière génération d’iPhones, avait aussi été développée en pensant à cet usage.

L’arrivée d’Apple sur le marché des paiements électroniques mobiles constituerait évidemment un événement d’ampleur. Jusqu’ici, l’absence du géant californien a suscité nombre de commentaires et d’interrogations sur sa stratégie, notamment son choix de ne pas équiper les iPhones de puces RFID permettant de payer sans contact grâce à la technologie NFC. Il apparaît d’ailleurs plus que probable qu’Apple va faire l’impasse sur cette technologie, la plus courante actuellement en matière de paiement sans contact, mais parfois critiquée pour ses failles de sécurité. Son choix se porterait plutôt sur le Bluetooth Low Energy (BLE), déjà utilisé par PayPal, leader mondial des paiements électroniques, dans une de ses dernières innovations.

Lire aussi : Beacon : le moyen de paiement « invisible » vanté par PayPal est-il réaliste ?

600 millions de numéros de carte bancaire

Le BLE a l’avantage d’être déjà opérationnel sur les iPhones : Apple l’a en effet intégré dans la dernière version de son système d’exploitation, iOS 7. Il est utilisé dans les Apple Stores (les boutiques physiques de la marque) pour détecter la présence des clients dans l’enceinte du magasin, et leur fournir des services d’information. Touch ID, par ailleurs, permet déjà d’authentifier certains paiements dans les applications d’Apple, notamment sur l’App Store. Enfin, Apple possède déjà, dans son écosystème, une application nommée « Passbook », un portefeuille électronique (wallet) qui ne semble plus attendre qu’une fonction paiement.

L’arrivée d’Apple aurait forcément de quoi inquiéter la concurrence, et notamment PayPal. Selon l’analyste IDC, la firme aurait écoulé, depuis son lancement en 2007, plus de 472 millions d’iPhones, auxquels s’ajoutent, depuis 2010, 195,25 millions d’iPads. Elle possède, par ailleurs, les données bancaires de plus de 600 millions de clients : l’ajout d’un numéro de carte est en effet indispensable pour disposer d’un compte Apple ID, lui même indispensable pour utiliser les services de la marque. La partie n’est toutefois pas gagnée d’avance. Un autre géant, Google, s’est lancé en 2011 dans le secteur des paiements, grâce à un service appelé Wallet. Trois ans plus tard, et malgré d’énormes moyens, il ne s’est toujours pas imposé.