Le géant américain du commerce en ligne, Amazon, a lancé hier aux Etats-Unis un nouveau service : Amazon Payments. Plus qu’une extension du site de e-commerce, il s’agit d’un système de transfert d’argent de particulier à particulier et d’un moyen de paiement en ligne. Bref, une offre calquée sur le service PayPal, filiale d’eBay.

En France, si vous vous rendez sur payments.amazon.com, en entrant vos identifiants, il vous sera rapidement notifié que le système de transfert d’argent est uniquement accessible aux Etats-Unis. Ce message d’information intègre cependant la mention « currently », littéralement « actuellement », comme pour signifier qu’Amazon compte développer ce service hors des frontières du pays à la bannière étoilée.

Mais le leader mondial du e-commerce n’a pas encore dévoilé ses intentions quant au développement futur d’Amazon Payments. Impossible de savoir quand le service sera disponible en France, ni s’il sera lancé à coup sûr en Europe.

« Plus de 215 millions de comptes clients actifs »

Pour l’heure, Amazon encourage les e-commerçants américains à intégrer dans leur moyen de paiement le bouton « Pay with Amazon » ou « Login with Amazon ». Celui-ci permettra aux consommateurs d’acheter un bien ou un service en ligne sans entrer leurs coordonnées bancaires, à condition que le client les ait enregistrées sur le site Amazon Payments.

Afin de convaincre les e-commerçants, la firme américaine compte sur son principal atout : « Amazon a plus de 215 millions de comptes clients actifs », affirme Tom Taylor, vice-président d’Amazon Payments, dans le communiqué diffusé mardi 8 octobre. « Login and Pay with Amazon permettra aux entreprises de faire de nos millions de clients leurs clients en invitant les acheteurs en ligne » à payer à l’aide d’un « simple mot de passe », sur ordinateur, tablette ou mobile. En contrepartie, Amazon conserve 2,9% du montant en plus d’une taxe de 0,30 dollar (1).

Le géant américain du commerce en ligne n’en fait pas mention dans son communiqué mais Amazon Payments offre par ailleurs la possibilité de réaliser des transferts d’argent de particulier à particulier, sous certaines conditions, via le service WebPay. Le mode d’emploi stipule qu’il suffit de posséder un compte « Payments » pour envoyer de l’argent à un tiers qui lui n’est pas nécessairement inscrit à Amazon Payments, à condition de connaître l’adresse du destinataire.

Un secteur de plus en plus concurrentiel

En créant ce nouveau service, Amazon s'attaque très directement à PayPal. La filiale de eBay, qui annonçait 132 millions de « comptes actifs » au deuxième trimestre 2013, propose de longue date transfert d’argent entre particuliers et achat de biens ou services sur des sites de e-commerce. Le réseau social Facebook a lui aussi annoncé en août 2013 tester une solution de paiement en ligne.

En France, la Société Générale, BNP Paribas et La Banque Postale ont lancé mardi 17 septembre Paylib, un service de paiement électronique qui permet d’ores et déjà de régler des achats sur les sites voyages-SNCF, Vente Privée ou encore PriceMinister.

Lire par ailleurs : La Banque Postale, la Société Générale et BNP Paribas lancent Paylib, leur alternative à PayPal

Pour l’anecdote, l’annonce d’Amazon intervient à l’heure où le e-commerçant américain fait débat en France. La commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale a voté la semaine passée en première lecture une proposition de loi empêchant la gratuité des frais de livraisons des livres commandés sur internet. Amazon France a fustigé une mesure discriminatoire.

(1) Pour les achats de 10 dollars ou plus et dans le cadre d'un volume mensuel moyen de transactions de moins de 3.000 dollars.