Selon le quotidien Les Echos, quatre Caisses d’Epargne expérimentent actuellement un logiciel permettant aux conseillers de mieux préparer leurs entretiens avec leurs clients, en se basant sur l’analyse de leurs données bancaires.

Les banques collectent chaque jour une masse de données, aussi bien sur leur activité que sur celles de leurs clients. Seulement, ces quantités de données (souvent désignées sous le terme de « big data »), généralement éparpillées, étaient jusqu’ici difficilement exploitables, faute de compétences et d’outils suffisamment performants pour le faire.

Ces derniers temps toutefois, la situation tend à évoluer. Les banques semblent avoir compris tout le bénéfice qu’elles peuvent tirer de l’exploitation des données bancaires de leurs client, et adaptent progressivement leurs systèmes d’information. La plupart des enseignes utilisent déjà ces « big data » pour lutter contre la fraude, repérer des opérations suspectes. Mais de plus en plus, elles servent aussi à des fins marketing.

« Logiciel intelligent »

Les Echos, dans son édition du mercredi 25 septembre, rapporte ainsi l’expérience actuellement menée dans quatre banques régionales de la Caisse d’Epargne (1). Afin de préparer les entretiens avec leurs clients, les conseillers y utilisent depuis quelques semaines un « logiciel d’intelligence artificielle », explique Les Echos. L’outil « va rechercher toutes les informations sur le client et sa famille, [les] pré-digère, (…) analyse les renseignements utiles et les exploite, puis les restitue en bon français » explique une porte-parole de la caisse Rhône-Alpes au journal économique. Développé au sein de la Banque Populaire Loire et Lyonnais, cet outil serait déjà en cours de généralisation dans le réseau des Banques Populaires.

L’objectif est ici d’optimiser le conseil au client, en lui proposant des produits adaptés à sa situation. Au prix toutefois d’une certaine indiscrétion. « Si un client, parent de deux enfants, perçoit des allocations familiales plus élevées qu’attendu, le conseiller est invité à vérifier si un troisième enfant n’est pas né », explique ainsi, à titre d’exemple, la même porte-parole de la Caisse d’Epargne.

Cette innovation pose, comme d’autres, la question du statut et de l’exploitation à des fins commerciales des données bancaires, et notamment des relevés d’opérations. Dans ce domaine, Fortuneo avait déjà poussé l’expérience un peu plus loin avec Fortuneo Budget, qui s’appuie sur l’analyse des dépenses du client pour lui proposer des « bons plans » susceptibles de l’intéresser.

Lire par ailleurs : Fortuneo Budget : des « bons plans » ciblés en fonction des habitudes de consommation

(1) Ile-de-France, Bretagne-Pays de la Loire, Aquitaine Poitou-Charentes et Rhône-Alpes