La Fédération bancaire française (FBF) s'est inquiétée jeudi d'une remise en cause par Bruxelles du modèle de carte interbancaire, qui permet de payer partout avec une carte bancaire unique, quelles que soient les banques du client ou du commerçant.

Ce système repose notamment sur des commissions multilatérales d'interchange (CMI) réglées entre banques ou établissements de paiement pour toutes les transactions. « Ce fonctionnement (...) est cependant remis en cause par la Commission européenne. Du point de vue des règles de concurrence, elle considère en effet que ce système de compensation entre banques manque de transparence », relève la FBF.

Elle réclame aussi que soit réalisée une étude d'impacts avant toute réglementation nouvelle sur les CMI pour en déterminer les conséquences sur le marché des paiements. La Fédération souligne que si les propositions d'une diminution ou d'une suppression des CMI devaient aboutir, le modèle multilatéral serait amené à disparaître au profit d'accords bilatéraux. « Il faudrait négocier plusieurs millions d'accords, avec des clauses contractuelles et des tarifications potentiellement différentes pour chaque accord », prévient-elle.

Outre un renchérissement du coût des paiements par carte, la FBF anticipe, si un tel scénario se réalise, une possible éviction des nouveaux acteurs de petite taille en raison de la difficulté à mettre en place des accords, une moindre traçabilité des opérations de paiement ou encore une menace sur l'emploi.

Sans chiffrer les conséquences d'une disparition du modèle de carte interbancaire, la FBF rappelle que « l'industrie de la carte en France représente plusieurs dizaines de milliers d'emplois directs et indirects au sein des banques françaises ».