Les billets et pièces en francs ont disparu de nos porte-monnaie depuis onze ans mais les Français restent majoritairement des nostalgiques de notre monnaie nationale, selon un sondage Atlantico/Ifop publié le 31 décembre dernier. Les femmes sont les plus mécontentes de l’euro.

62% des Français regrettent le franc selon ce sondage de l’Ifop pour Atlantico (1). Ils étaient 39% à le regretter en février 2002, juste après la mise en circulation de l’euro, 48% en juin 2002 et 61% en juin 2005. Le regret du franc a atteint son paroxysme en pleine crise de l’euro : en février 2010, 69% des Français regrettaient la mise en circulation de la monnaie unique.

« Loin de s’estomper, le souvenir du franc et les critiques envers l’euro sont renforcés, notamment à l’occasion de la crise économique et financière, ce qui explique le pic de 2010 » résume Jérôme Fourquet, directeur du Département opinion publique à l’IFOP. Selon l’étude, le mécontentement des Français vis à vis de l’euro serait lié à l’augmentation des prix des biens de consommation au passage à l’euro. « Cela explique pourquoi le regret du franc a progressé de façon rapide au fur et à mesure que les prix se sont envolés » constate Jérôme Fourquet.

Les femmes et les milieux populaires particulièrement insatisfaits

Toujours en corrélation avec l’envolée des prix, les femmes regrettent majoritairement le franc : elles sont 70% à regretter la mise en circulation de l’euro, contre 54% des hommes car « ce sont elles qui, en général, dans le foyer se chargent des achats courants, elles sont donc plus sensibles à la question de la valse des étiquettes » pense le directeur du Département opinion publique à l’Ifop.

Le regret est également très fort au sein des catégories socio-professionnelles les moins favorisées : le taux de mécontentement grimpe à 77% chez les employés et ouvriers, contre 41% chez les cadres supérieurs et professions libérales. « L’échelle de revenus montre que plus on gagne, moins on regrette le franc, et inversement » conclut Jérôme Fourquet.

(1) Etude réalisée par l’Ifop sur un échantillon de 1.007 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, du 18 au 20 décembre 2012.