La Société générale, assignée au civil par une ancienne hôtesse de l'air qui avait perdu ses économies dans un fonds placé dans les sociétés de Bernard Madoff, comparaîtra le 30 janvier à Paris, a-t-on appris mardi l'avocate de la plaignante.

La 9e chambre civile du Tribunal de grande instance de Paris a fixé cette date mardi, selon Me Simone Daul, expliquant qu'il s'agit d'une première au civil.

Sa cliente, ancienne hôtesse de l'air, Isabelle de la Seiglière avait investi quelque 110.000 euros, obtenus d'Air France après un accident du travail, dans le fonds luxembourgeois Luxalpha en espérant se constituer un capital pour sa retraite, selon l'avocate. Elle réclame le remboursement de cette somme et 100.000 euros de dommages et intérêts. Elle avait été conseillée par l'un de ses amis d'enfance, Patrick Littaye, cofondateur de la société Access International Advisors, dont l'un des gestionnaires, Thierry Magon de La Villehuchet, s'est suicidé le 23 décembre dans les locaux new-yorkais de l'entreprise, devenant la première victime du scandale Madoff.

M. Littaye lui avait proposé de souscrire des titres Luxalpha par l'intermédiaire de la Société générale, ce qu'elle avait fait en juin et novembre 2006. Informée du scandale Madoff par un fax d'Access International Advisors le 13 décembre 2008, elle apprenait pour la première fois que les fonds souscrits avaient été investis dans la société du financier américain, selon son avocate. Elle ordonnait alors la vente de ses titres Luxalpha mais il était trop tard et ses actifs ne seront pas payés. L'ancienne hôtesse avait également assigné la banque UBS au Luxembourg. Ce volet est entre les mains de la Cour de cassation, sur un problème de compétence de la justice française.

L'avocat de la Société générale n'a pu être joint mardi à la mi-journée par l'AFP.

L'audience se tiendra dans les locaux de la 7e chambre et la décision devrait être mise en délibéré, « probablement » en mars ou en avril, selon Me Daul.

Bernard Madoff, 72 ans, a été condamné en 2009 à 150 ans de prison par la justice américaine pour une escroquerie, estimée entre 23 et plus de 65 milliards de dollars, selon que l'on prenne en compte ou non les intérêts. Le volet français de l'affaire Madoff fait l'objet de plusieurs enquêtes.