BNP Paribas a présenté ce matin ses résultats du troisième trimestre 2011, marqués par un bénéfice net en repli de 71%. Baudoin Prot, le directeur général de la banque, en a profité pour faire le point sur les sujets du moment, et en particulier la crise de la dette.

BNP Paribas a enregistré au troisième trimestre un bénéfice net en repli de 71%, à 541 millions d'euros. La principale raison de ce recul est la décote de 60% passée sur les obligations d'état grecques, qui a contraint la première banque française à provisionner 2,25 milliards d'euros au cours du trimestre.

« C'est un très gros montant » a souligné Baudoin Prot, qui prévient : « C'est la dernière fois que nous participons à un exercice volontaire vis-à-vis de la Grèce. L'offre qui est sur la table, d'abandon volontaire de la moitié de la dette grecque, est la dernière offre que nous ferons pour ce qui est de BNP Paribas. »

Exposition réduite à la dette souveraine

Hors ce provisionnement, le résultat du troisième trimestre annoncé jeudi aurait atteint 1,952 milliard d'euros, en légère hausse de 2,4%, et ce malgré d'autres éléments exceptionnels intervenus au cours de la période.

BNP Paribas a notamment réduit globalement son exposition à la dette souveraine. Le portefeuille total d'obligations d'Etat, toutes zones confondues, a ainsi diminué de 106,4 milliards d'euros à 79,9 milliards sur la période considérée (-24%). Un désengagement réalisé grâce à l'arrivée à maturité de certains titres mais aussi par le biais de ventes, qui ont engendré une perte de 362 millions d'euros au troisième trimestre.

La banque a également subi une nouvelle dépréciation de 299 millions d'euros sur la valeur des titres de l'assureur Axa, dont elle est actionnaire à hauteur de 5,2%

Ces effets défavorables pour le résultat n'étaient pas, ou pas complètement anticipés par le marché, ce qui explique que le bénéfice net publié soit assez sensiblement inférieur aux attentes des analystes. Ils tablaient, en moyenne, sur des profits nettement supérieurs au milliard d'euros.

Des « centaines » de suppressions de postes

Malgré la crise et le durcissement des exigences réglementaires, BNP Paribas continue, selon Baudoin Prot, à viser une rentabilité des fonds propres de 15%. « Nous continuons à essayer de nous rapprocher de ce chiffre », a-t-il expliqué, reconnaissant que le taux de rentabilité (annualisé) enregistré sur les neuf premiers mois de 2011 n'atteint que 10,2%.

Dans le même temps, la banque a prévenu qu'elle ferait « des annonces de réduction d'effectif », autour du 15 novembre prochain. Baudoin Prot a évoqué des « centaines » de postes, « essentiellement dans la banque de financement et d'investissement et au niveau mondial ». La France sera concernée, a-t-il ajouté, sans toutefois donner des chiffres.