Le titre Société Générale perdait près de 5% lundi matin à la Bourse de Paris, la banque française, comme 16 autres établissements dans le monde, étant visée par une plainte aux Etats-Unis pour des fraudes sur des crédits immobiliers à risque ("subprime").

A 10H10, la valeur cédait 4,74% à 21,12 euros. Le CAC 40 lâchait lui 2,11%.

L'Etat fédéral américain a lancé vendredi des poursuites contre 17 banques et institutions financières, dont sept étrangères, pour tenter de leur faire payer les lourdes pertes d'organismes parapublics à cause de prêts immobiliers à risque (« subprime »).

Parmi ces banques figure Société Générale, dont le montant en dollars des titres vendus aux géants parapublics du refinancement des prêts immobiliers, Fannie Mae et Freddie Mac, sur des périodes diverses entre août 2005 et janvier 2008, est chiffré pour elle à près de 1,3 milliard de dollars. « La décision aux Etats-Unis d’attaquer les banques pour leur rôle dans les subprime ne devrait pas jouer positivement, puisque ces dernières vont encore devoir provisionner massivement », ont indiqué dans une note les stratégistes du Crédit Mutuel-CIC.

Dans le sillage de Société Générale, les autres banques reculaient fortement comme BNP Paribas (-4,13% à 32,04 euros), Crédit Agricole (-3,25% à 5,99 euros) et Natixis (-3,80% à 2,61 euros).

Cette enquête américaine intervient alors que les banques françaises ont déjà dû passer des provisions dans le cadre du plan d'aide à la Grèce et figurent toujours en première ligne en cas d'aggravation de la crise de la dette en zone euro, loin d'être résolue. « Le risque autour des obligations des pays en difficulté pousse les banques à être extrêmement prudentes. Ce phénomène est renforcé par le manque de visibilité des mesures qui pourraient être prises à court et moyen terme », juge le Crédit Mutuel-CIC.

La directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, a d'ailleurs répété dans un entretien paru lundi en Allemagne sa demande critiquée d'une recapitalisation des banques européennes.

La crise de la dette en zone euro a par ailleurs poussé les fonds monétaires américains à réduire leur exposition aux banques européennes, ravivant les craintes sur leur financement. Dans un entretien au quotidien Les Echos daté de lundi, le président de la Fédération bancaire française (FBF), François Pérol, a reconnu que, si « la liquidité en euros ne pose pas de problème », « le refinancement en dollars est plus tendu ».