Dans l’édition de novembre de son magazine Que Choisir, l’association de consommateurs estime que les banques ont tendance à aligner l'évolution de leur tarifs, et qu'elles ne favorisent pas suffisamment la mobilité bancaire.

L’UFC-Que Choisir ne désarme pas. Engagée dans une croisade contre les frais bancaires, l’association de consommateurs publie, à rythme régulier, des études censées démontrer les travers des banques en la matière.

Nouvelle pièce apportée au dossier, à lire dans l’édition de novembre 2010 de son magazine mensuel Que Choisir. Au cours de l’été dernier, elle a en effet mené une enquête de terrain, dans plus de 1.746 agences réparties sur tout le territoire. Elle a ensuite comparé ces résultats avec ceux obtenus en 2004, au cours d’une enquête comparable. Et le résultat n’est guère à l’avantage des enseignes bancaires françaises.

Des hausses injustifiées

Premier constat, assez classique : si globalement, il n’y a pas eu d’explosion des tarifs bancaires au cours de ces six dernières années, les hausses se sont concentrés sur certains services parmi les plus utilisés par les clients : +6,4% en moyenne pour les incidents de paiement, +10% pour les cartes bancaires à débit immédiat, +13,8% pour les assurances perte et vol des moyens de paiement et jusqu’à 62,9% pour les retraits dans les distributeurs des réseaux concurrents. L’UFC considère que ces hausses ne sont pas justifiées, alors que dans le même temps, l’informatisation a permis aux banques de diminuer sensiblement le coût de traitement des opérations.

Alignement entre concurrents régionaux

Deuxième constat : le coût de ces services varient énormément d’une région à l’autre, et cela au sein des banques d’un même réseau. L’UFC cite l’exemple du Crédit Agricole : entre le CA Centre France et le CA Sud Méditerranée, l'écart de coût pour un même panier de services est de 56%. Et ce constat vaut pour l'ensemble des enseignes structurées en caisses locales.

Conclusion de l'association : les banques régionales n’alignent pas leurs prix sur leurs homologues du même réseau, mais sur leurs concurrentes locales. Un constat qui vaut également pour les enseignes nationales, dont l'évolution de la tarification est très semblable, d'une enseigne à l'autre. D’où la question posée par l’UFC : « Peut-on parler de concurrence ? »

Mobilité bancaire : des défaillances

D’autant que, dans un troisième temps, l’association montre que les banques n’ont pas tenu leur promesse de promouvoir la mobilité bancaire, comme elles s’étaient pourtant engagées à le faire en 2008 sous la pression des pouvoirs publics. Selon l’UFC, un quart des agences visitées par les bénévoles de l’association pour les besoins de l’enquête refusent encore de prendre en charge les démarches de changements de domiciliation bancaire de leurs clients. Et, alors qu’une petite minorité d’entre elles parvient à transférer un compte vers une autre banque en moins de huit jours, la majorité réclame encore un mois pour la même opération.