Urbania se trouve actuellement au centre d'une tourmente suite à la volonté de la Société Générale de cesser ses relations commerciales avec ce groupe, un des principaux administrateurs de biens immobiliers en France.

"On crée une situation de panique car on tente de prendre le contrôle de ce groupe qui n'est pas intégré dans le système bancaire", a déclaré vendredi à l'AFP Michel K. Moubayed, le président du groupe, sortant exceptionnellement de sa réserve habituelle. "Mais je n'ai pas l'obligation de vendre car le groupe n'a pas de problèmes financiers", affirme M. Moubayed.

Les rumeurs sur les difficultés d'Urbania sont nées suite à la volonté de la Société Générale de cesser ses relations commerciales avec le groupe, selon Me Yves-Marie Ravet, l'avocat du groupe. La banque exige le remboursement des prêts consentis, parfois depuis plusieurs années, aux 120 cabinets et aux 187 sociétés du groupe, indique Me Ravet.

Le conflit entre les deux parties a été porté depuis plusieurs mois devant le tribunal de commerce de Nanterre, le siège d'Urbania se trouvant à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). Le montant des sommes en jeu, sur lesquelles les deux parties ne sont pas d'accord, n'est pas connu et fait l'objet d'une "procédure confidentielle", selon Me Ravet.

Démentant ces informations, la Société Générale "confirme avoir des relations avec le groupe Urbania, comme d'autres banques de la place, dans un communiqué à l'AFP. "Le dossier Urbania est suivi par le Tribunal de Commerce de Nanterre depuis la fin 2009. Par ailleurs Société Générale confirme avoir déposé plainte dans ce dossier le 23 décembre 2009", toujours selon la banque qui affirme que "l'intérêt des propriétaires et locataires clients des cabinets de syndic rattachés au groupe Urbania n'est pas affecté".

Des négociations ont eu lieu pour le rachat d'Urbania par Nexity, détenu à 41% par les Caisse d'Epargne via Caisse d'Epargne Participations (CEP), "mais le prix proposé ne nous convenait pas", selon Me Ravet.

Nexity, déjà propriétaire des agences immobilières Lamy et Keops et qui a exprimé à plusieurs reprises sa volonté de se développer dans les services immobiliers, est intéressé "mais à certaines conditions" par l'acquisition de l'admnistrateur de biens Foncia, acheté au prix fort par les Banques Populaires en janvier 2007, avait déclaré le 24 février son PDG Alain Dinin.

"Le Groupement français de caution, une mutuelle d'assurances, qui garantit les dépôts des clients, nous a assuré que ceux-ci n'avaient rien à craindre", a affirmé à l'AFP Serge Ivars, président d'Unis, le syndicat d'agents immobiliers et admnistrateurs de biens auquel adhère Urbania.

Urbania qui gérait, selon les derniers chiffres publiés, 400.000 lots de copropriété et avait réalisé près 16.700 transactions (locations et ventes), a réalisé un chiffre d'affaires de 134 millions d'euros en 2008 avec 1.400 personnes. Le groupe, qui a été le plus important administrateur de biens à la fin des années 90, est le successeur de l'Union foncière et financière (UFFI). M. Moubayed, ingénieur et architecte libanais, est entré dans le groupe en 1971 alors qu'il venait compléter ses études de sciences économiques en France. Il en est le président depuis 1980.