Interrogé ce matin dans le 7/10 de France Inter, Baudoin Prot, directeur général de BNP-Paribas et président de la Fédération bancaire française (FBF) a défendu l'attitude des banques françaises pendant la crise.

Interrogé à plusieurs reprises par Nicolas Demorand sur un éventuel sentiment de culpabilité du secteur bancaire, premier sorti d'une crise qu'il a largement contribué à provoquer, Baudoin Prot a considéré qu'il y avait une exception française en la matière : « Les banques françaises en général, et BNP-Paribas en particulier, n'ont eu aucun rôle particulier dans la crise. BNP-Paribas, qui est pourtant présent aux Etats-Unis, n'a pas fait un dollar de subprimes. Nous avons continué à faire notre métier : s'occuper de nos clients et financer leurs projets. »

Pionniers sur les paradis fiscaux

Il a ensuite souligné l'implication de sa banque dans la réflexion sur la sortie de crise : « Nous avons considéré qu'il y avait une responsabilité collective de l'industrie bancaire à laquelle nous appartenons. BNP-Paribas est une des banques au monde les plus actives pour tirer les conséquences de la crise et proposer des choses nouvelles. » A titre d'exemple, il a rappelé la position de BNP-Paribas sur les paradis fiscaux listés par l'OCDE : « On a quitté Panama et les Bahamas. Nous avons été les premiers à le faire, les autres banques françaises ont suivi, pas encore les banques étrangères. Nous avons été pionniers. »

Concernant les aides versées par l'Etat, Baudoin Prot s'est agacé de certains commentaires : « Il y a trois pays au monde où les banques n'ont rien coûté au contribuable : le Canada, l'Italie et la France. C'est peu. Je veux qu'on cesse de laisser croire qu'en France, les banques ont été massivement soutenues par de l'argent du contribuable. Les banques ont remboursé, cela a rapporté deux milliards d'euros à l'Etat. Les faits sont têtus. »

Enfin, Baudoin Prot a évoqué la fusion prochaine de BNP-Paribas et Fortis et ses conséquences sociales, confirmant la suppression de 750 postes en France, sans départ contraint : « Tous auront une offre d'intégration et de mobilité professionnelle à BNP-Paribas. » Il a également rappelé que le secteur bancaire français restait créateur d'emplois : « Nous allons recruter 30.000 personnes en 2010. A qui mieux ? »