Dans la nouvelle publicité de Boursorama, on peut voir Brad Pitt faisant ses emplettes grâce sa carte Ultim. Or, dans la vie réelle, l'acteur ne pourrait pas être client de la banque en ligne. Explications.

Brad Pitt faisant la promotion de Boursorama Banque : un casting de rêve pour la nouvelle campagne publicitaire de la banque en ligne française. Mais ce casting pourrait bien se retourner contre elle. Car un Brad Pitt arborant une carte Boursorama Ultim pour faire ses emplettes est de la pure fiction. Et pas uniquement parce que ce dernier n'en a pas besoin, mais aussi parce qu'il est né aux Etats-Unis.

De nationalité américaine, l’acteur oscarisé se serait en effet vu refuser l’ouverture d’un compte par la banque en ligne, comme le souligne amèrement Fabien Lehagre, président de l’association des Américains accidentels. « En visionnant cette publicité, je me suis dit soit c’est du pur cynisme, soit c’est une grosse erreur de communication », souligne ce dernier.

L'association des Américains accidentels milite pour faire cesser la discrimination envers les Franco-américains. Ces derniers, à cause du Fatca - un règlement fiscal qui impose aux banques de faire remonter les informations bancaires des bi-nationaux au fisc français puis américain – rencontrent des difficultés à conserver un compte bancaire. Dans plusieurs banques en ligne – dont Boursorama et ING -, c’est tout simplement impossible, d’après l’association des Américains accidentels. Cette dernière, par l’intermédiaire de plusieurs centaines de ses adhérents, a d’ailleurs porté plainte en mars dernier contre ces banques pour discrimination.

« Boursorama a dépensé plus de 6 millions d’euros pour s’offrir cette publicité avec Brad Pitt, alors même que la banque justifie son refus d’ouvrir des comptes aux personnes de nationalité américaine à cause du coût de gestion trop élevé de cette clientèle, s’indigne doublement Fabien Lehagre. Au niveau de l’association, nous allons réfléchir avec notre conseil aux moyens légaux pour faire cesser cette publicité mensongère ».

Contactée, Boursorama Banque invoque le « principe de proportionnalité » pour justifier le refus de la clientèle américaine. « Malheureusement, le travail que nécessite le statut de résident fiscal américain - reporting et obligations déclaratives lourdes avec en cas d'erreurs un risque financier très élevé - est beaucoup trop important par rapport au potentiel de clients que cela peut rapporter ». Concernant le choix de Brad Pitt, « il y a un second degré, que tout le monde n'aura peut-être pas perçu, qui est justement de dire que Boursorama n'a pas besoin de Brad Pitt puisque ce sont nos clients qui nous recommandent ».