Le régulateur est favorable à une simplification de la procédure pour ouvrir un compte à distance. La balle est désormais dans le camp du législateur.

Pour ouvrir un compte bancaire à distance, il faut être bien équipé. Que vous vous adressiez à une banque en ligne ou à un établissement traditionnel, la liste des pièces justificatives à fournir est la plupart du temps longue et complexe. La banque vous demande souvent plusieurs documents d’identité (carte, passeport voire à défaut une copie du livret de famille), vos dernières fiches de paie, un justificatif de domicile ou encore votre avis d’imposition et un relevé d’identité bancaire à votre nom. Cette liste est parfois même impossible à délivrer : avoir un RIB à son nom nécessite en effet d’avoir déjà un compte bancaire.

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L'origine de cette liste : les contraintes réglementaires. Les banques pouvant, en ligne, plus difficilement vérifier l’identité du prospect, elles lui demandent de montrer patte blanche. Mais les évolutions techniques, impulsées notamment par les fintechs étrangères, poussent le régulateur français à s’interroger.

Dans le cadre d’une réunion réunissant des banques, des établissements de paiement et des sociétés spécialisées dans le contrôle d’identité, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) s’est en effet positionnée en faveur d’une souscription en ligne plus simple, comme le rapportent ce 16 juillet Les Echos. Il reste toutefois à convaincre le législateur de faire évoluer la réglementation.

L’un des arguments mis sur la table par les établissements français est la distorsion de concurrence introduite par les N26, Bunq ou encore Revolut. Régulées en dehors des frontières françaises, ces jeunes sociétés ne se voient pas forcément appliquer les mêmes contraintes que les acteurs locaux. C’est la raison pour laquelle, elles peuvent promettre une ouverture de compte en quelques minutes depuis leur application mobile… Pour ce faire, ces dernières utilisent souvent la technique du selfie pour vérifier l’identité de leurs utilisateurs. Des banques ayant pignon sur rue, comme la Société Générale, ont d’ores et déjà mis au point des dispositifs semblables, s’appuyant sur la biométrie faciale.