Dans une récente décision, la BaFin, autorité fédérale de supervision financière allemande, demande à la néobanque berlinoise N26 de renforcer les moyens mis en œuvre dans la lutte contre la fraude, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

Avec leurs cartes gratuites, leurs comptes ouverts en 10 minutes et leurs fonctionnalités dernier cri, les banques mobiles ont conquis en quelques années des millions de clients en Europe, et quelques centaines de milliers de France. Un succès qui, logiquement, attire sur elles les yeux des régulateurs bancaires, garants de la conformité des pratiques des établissements au regard de la réglementation.

En Allemagne, ce régulateur s’appelle la BaFin (Bundesanstalt für Finanzdienstleistungsaufsicht, en VO), et il vient justement d’inviter N26 à améliorer ses procédures de lutte contre le blanchiment d’argent. La néobanque berlinoise, qui a levé 300 millions de dollars en début d’année, va devoir investir pour accroître ses effectifs chargés de la conformité. Objectif : éliminer tout retard lors de la surveillance des transactions, optimiser et détailler ses procédures internes et procéder à une nouvelle vérification de l’identité de certains clients existants.

N26 affirme avoir pris les devants

Interrogé sur ce rappel à l’ordre, le représentant de N26 en France se veut rassurant. « Avant la publication de cette décision, nos équipes en charge de la lutte contre la fraude, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme avaient déjà commencé à (…) répondre aux demandes de la BaFin », explique Jérémie Rosselli, qui promet notamment que « les transactions en attente identifiées (…) comme inhabituelles » seront traitées « d’ici la fin de la semaine prochaine ».

Concernant la hausse des effectifs demandée par la BaFin, le porte-parole rappelle que « l’an dernier, le nombre d’employés de N26 a doublé et augmentera de 50% pour atteindre 1 500 employés d’ici la fin de l’année. Nous avons tout particulièrement recruté de nouveaux collaborateurs pour l’équipe en charge de la lutte contre les fraudes, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme ».

Pas de lien avec les gels de comptes sans préavis

Depuis plusieurs mois, N26 est régulièrement pointé du doigt par certains clients, qui se plaignent de voir leur compte gelé puis clos, sans préavis. Ces fermetures ne sont pas liées au serrage de vis imposé par la BaFin, selon Jérémie Rosselli : « Nous avons toujours été catégoriques et fermé les comptes des clients ne respectant pas nos conditions générales d'utilisation qui reflètent la réglementation en vigueur. Dans tous les cas, cela reste quelque chose de standard dans tous les établissements bancaires. »