Deux ans après l’entrée en vigueur de la loi Macron et du mandat de mobilité qui facilite le changement de domiciliation bancaire, les Français quittent toujours aussi peu leur banque. Ils se montrent toutefois de plus en plus intéressés par les fintechs.

Comme chaque année, le cabinet Bain & Company se penche sur la mobilité bancaire. Et le constat reste inchangé, les Français mettent très peu en concurrence les établissements bancaires. Pour preuve, le taux d’attrition qui mesure la perte de clients d’une entreprise reste stable et faible. Il était de 4,3% en 2016, de 4,5% en 2017. Et en 2018, le taux de mobilité bancaire atteint 4,8%. Pour autant, Bain & Company en est persuadé : les clients se montrent de moins en moins attachés à leur banque et ils lorgnent de plus en plus du côté des Gafa et des fintechs, ces acteurs non bancaires qui proposent des services financiers (compte de paiement, courtiers en assurance vie et en crédit…).

Dans le détail, les sondés sont 37% à se dire intéressés par les produits financiers commercialisés par des acteurs qui ne sont pas des banques. L’intérêt grimpe même à 70% chez les trentenaires aisés (les CSP+). Il faut dire que l'offre de services financiers progresse rapidement, en atteste dernièrement l’annonce d’Apple de lancer une carte de crédit. De quoi solliciter la curiosité des Français. Mais pour l’heure, seules 22% des personnes interrogées par le cabinet ont franchi le cap en faisant appel à un acteur non bancaire.

Par ailleurs, les banques traditionnelles continuent à bénéficier d’un avantage important face aux nouveaux entrants : le capital confiance. « Le capital confiance des banques apparaît dès lors comme un rempart avant une utilisation beaucoup plus large des acteurs non bancaires », observe Julien Bet, associé chez Bain & Company. Seuls 4% des clients de ces nouveaux acteurs se disent prêts à leur confier leur épargne. Et 9 clients sur 10 expliquent utiliser seulement ponctuellement leur service. Preuve que la banque traditionnelle reste un tiers de confiance : 40% des sondés seraient prêts à solliciter leur banque pour souscrire un produit non bancaire. Ce chiffre est en hausse de 15 points sur un an.

Lire aussi : Changement de banque : 2 ans après, le bilan très mitigé de la loi Macron