Depuis plusieurs semaines, le site internet de la crypto-banque en cours de lancement affiche le même message : « Hush is coming back soon », c’est à dire « Hush revient très vite ». Mais d’après le média spécialisé mind Fintech, la néobanque ferait face à des difficultés financières d’ampleur.

Avec l’arrivée rapide de multiples start-ups et la contre-attaque des acteurs traditionnels, le secteur de la banque de détail devient de plus en plus concurrentiel et les places sont chères. La néobanque Hush, imaginée par l’ex-patron de Morning Eric Charpentier, en fait vraisemblablement les frais. Selon le site dédié à la transformation digitale du secteur financier, mind Fintech, Hush aurait raté son tour de table. Reposant sur un modèle communautaire, la start-up comptait récupérer 15 à 20 millions d’euros en réalisant une initial coin offering (ICO). Cette méthode de levée de fonds consiste, pour une entreprise, à obtenir des financements principalement sous forme de crypto-monnaies (bitcoin, bitcoin cash, ether, ripple…) et en contrepartie de délivrer des jetons numériques ouvrant des droits particuliers à leurs détenteurs. Dans le cas de Hush, il s’agissait de participer à l’élaboration des nouveaux services et de recevoir une partie des bénéfices. Mais le projet d’Eric Charpentier n’a pas eu le succès escompté. Les deux ICO successives de ce printemps n’ont permis d’engranger que 540 000 euros ainsi que quelques centaines d’ethers.

Des difficultés à payer ses prestataires

Conséquence directe, la néobanque fait face à des difficultés de trésorerie. Selon mind Fintech, la start-up aurait laissé de nombreuses ardoises. Elle devrait notamment 150 000 euros à Chaineum, un cabinet de conseil spécialisé dans l’accompagnement des projets blockchain et des ICO. Une information confirmée par France 3 Occitanie qui s’est aussi penchée sur Hush. Eric Charpentier n’étant plus actif sur les réseaux sociaux, l’antenne régionale de France 3 a contacté Max Massat, le community driver de la start-up, qui explique que ces révélations sont « exagérées » et que le projet reste d’actualité : « On a décidé de pas se justifier. On travaille en silence. Les vrais investisseurs du projet, eux, savent. On laisse le fantasme pour les autres », a-t-il ainsi déclaré à France 3. Ni Eric Charpentier, ni Max Massat n’ont répondu à nos sollicitations. Sur Linkedin, le community driver indique désormais travailler pour une autre société, et ce depuis août.

Selon mind Fintech, après s’être vu refuser une licence bancaire au Luxembourg, où Hush est immatriculée, la néobanque comptait, depuis le début de l’année, décrocher un agrément dans un pays d’Europe de l’Est.