Paiement mobile, carte en temps réel, appli mobile, etc. Côté services, l’arrivée d’Orange Bank va réveiller le marché français de la banque de détail. Sur les tarifs, en revanche, l’opérateur télécom n’a pas osé défier les autres banques en ligne. Le nouvel entrant pratique même des frais plus élevés en cas d'incidents.

Avec l’arrivée de l’opérateur télécom Orange dans le secteur concurrentiel de la banque de détail aux particuliers, certains espéraient une bataille entraînant des baisses de prix, une bataille comparable à celle qui a eu lieu pour les abonnements de téléphonie mobile quand Free a débarqué en 2012.

Il n’en sera rien : Orange Bank, pour son démarrage, propose des tarifs qui sont comparables à ceux des autres banques en ligne, voire même supérieurs sur plusieurs points. L’opérateur n’a pas tenté de les provoquer sur ce terrain !

Les opérations du quotidien gratuites

Entendons-nous bien. Les tarifs d’Orange n’ont rien à voir avec ceux des banques traditionnelles. L’opérateur télécom a repris à son compte les recettes qui ont fait le succès des banques tout en ligne : pas de cotisation annuelle pour la carte bancaire, pas de commission d’intervention en cas d’opération irrégulière, pas de frais de tenue de compte, pas de cotisation pour l’accès client à distance permettant d’effectuer des virements ou de consulter ses comptes, pas de frais non plus pour retirer de l’argent dans un distributeur de billet dans l’ensemble de la zone euro.

Seule condition imposée par Orange Bank à cette gratuité : l’obligation d’effectuer au moins 3 paiements par mobile ou par carte bancaire chaque mois, sans quoi des frais de 5 € sont appliqués. Une gratuité conditionnée que l’on retrouve aussi, sous une forme ou une autre, chez ING Direct, BforBank ou Fortuneo.

Lire : les conditions à la gratuité de la carte bancaire dans les banques en ligne

Côté agios, le taux débiteur appliqué dans le cadre de l'autorisation de découvert reste raisonnable, à 8%. Seules BforBank et Boursorama font mieux, avec 7%. Orange Bank facture aussi 5 € lorsqu'une opération est demandée à un conseiller alors qu'elle pouvait être effectuée en autonomie depuis l'espace client. Une facturation appliquée également par Boursorama (5 €), ainsi que par Hello Bank et BforBank (3 €).

Des commissions sur le paiement à l’étranger

Même si ce n’est pas le plus fréquent, un des services les plus emblématiques des banques en ligne est la commission sur le paiement d’un commerçant par carte bancaire en dehors de la zone euro. Orange a fixé cette commission à 2%, s’alignant sur le gros de la troupe.

Mais la mieux disante des banques en ligne, sur ce point, reste Boursorama, à 1,95%. Un avantage qu’elle entend maintenir pour conserver sa place de numéro 1 dans les comparateurs. BforBank (également 1,95%) et Fortuneo (1,98%) ont déjà essayé d’afficher un tarif plus bas que Boursorama, mais cette dernière s’est immédiatement alignée, à chaque fois. Pourtant, même à 1,95%, ce tarif n’est pas le plus bas du marché. La Bred, par exemple, affiche seulement 1,50% de commission. Plusieurs néobanques, comme C-zam ou N26, vont plus loin en pratiquant la gratuité.

Lire : ce que coûtent vraiment N26, Revolut, C-zam et Nickel

Des frais d’incidents plutôt salés

Pour comparer les tarifs des banques en ligne, il ne suffit pas de s’attarder sur les services mis en exergue sur la page intitulée « extrait standard des tarifs ». Et pour cause : ils sont tous à zéro. Non, il faut aussi se rendre quelques pages plus loin dans la brochure et s’attarder sur les frais d’incidents. Car là, certains tarifs peuvent être supérieurs aux banques régionales.

C’est le cas, par exemple, des frais de retour NPAI (n’habite pas à l’adresse indiquée) quand la banque vous envoie un courrier qui est ensuite retourné à l’expéditeur par la Poste. Orange vous facture 22 € dans ce cas, contre 5 € chez Fortuneo et même rien chez Monabanq.

Si un chèque que vous avez émis se présente à l’encaissement et que votre solde est insuffisant pour l’honorer, Orange Bank vous enverra une lettre d'information préalable au rejet d’un chèque sans provision, facturée 14,50 €. Cette lettre ne vous coûtera que 6 € à la Banque Postale et est gratuite chez Boursorama.

Plus généralement, lorsque le solde de votre compte dépasse votre autorisation de découvert, en termes de durée ou de montant, les banques vous envoient un courrier pour compte débiteur non autorisé. Ce sont alors des frais de 15 € qui seront prélevés par Orange, soit un tarif plus élevé que la moyenne des banques traditionnelles et qui est le plus souvent gratuit dans les autres banques en ligne.

Enfin, si vous avez émis un chèque sans provision et non régularisé dans une autre banque, et que vous avez été mis en « interdit bancaire », l’ensemble de vos comptes bancaires seront concernés. Orange vous fera alors payer 30 € par an de « frais suite à notification signalée par la Banque de France d'une interdiction d'émettre des chèques ». Ici, c’est dans quelques banques traditionnelles, par exemple au Crédit Agricole Val de France ou à la Caisse d’Epargne Midi-Pyrénées, que l’on trouvera des tarifs beaucoup plus bas.

Comparateur : quelle place pour Orange Bank ?

Sur le comparateur de tarifs bancaires proposé par cBanque, la mise à jour se fait régulièrement, sur la base des tarifs applicables au 1er du mois. Orange Bank, avec ses tarifs applicables à compter du 2 novembre 2017, fera son entrée à compter du mois prochain. La filiale bancaire de l’opérateur devrait prendre la 5e place du classement, entre Fortuneo et Hello Bank.

Voir le classement des banques les moins chères