Ça y est, Orange Bank est là ! Depuis ce matin, et avec un jour d'avance sur le calendrier de lancement, l’offre bancaire de l’opérateur télécom est disponible en ligne. Elle arrive sur un marché de la banque en ligne déjà bien encombré, mais se distingue sur plusieurs points. Nous avons passé Orange Bank et les banques en ligne au jeu des 7 différences.

1. Orange n’est pas une banque

Certes, à l’appui de ses nouvelles ambitions dans le secteur bancaire, Orange a racheté un acteur bancaire existant, Groupama Banque. Et Orange Bank est bien un établissement de crédit de plein droit, dûment agréé par le régulateur, l’ACPR, qui a même demandé à l’opérateur télécom de déposer un nouveau dossier d’agrément. Il n’empêche : pour la première fois en France, en tout cas à cette échelle, une banque est lancée par un acteur non-bancaire.

Mais plus encore que le pedigree du nouveau banquier, c’est sa notoriété qui impressionne. Orange, c’est en effet 25 millions de clients rien qu’en France, qui vont pouvoir être rapidement touchés et à qui l’opérateur va pouvoir réserver des offres de fidélisation. Car c’est bien le premier objectif d’Orange Bank, avant même la perspective de gagner de l’argent - l’objectif de rentabilité a été fixé à horizon 5 à 7 ans - : fidéliser une clientèle mobile de plus en plus volatile.

2. Un compte forcément individuel

Une personne, un compte bancaire ! C’est le credo d’Orange Bank qui, contrairement aux autres enseignes de banque en ligne, n’autorise pas les comptes joints. Impossible donc d’obtenir deux cartes bancaires pour un même compte, et de le gérer à deux.

Cette particularité fait sens : Orange Bank se veut avant tout une banque mobile, et le mobile est l’objet individuel par excellence, une extension numérique de soi. Elle pourrait toutefois chambouler les habitudes de certains, voire limiter l’intérêt du nouveau produit pour d'autres.

3. En avant, le paiement mobile !

Encore peu utilisé en France - et pour cause : il est indisponible dans la plupart des enseignes - le paiement mobile devrait connaître un vrai coup de projecteur avec Orange Bank. Dans sa communication, la nouvelle marque a en tout cas beaucoup insisté sur cette fonctionnalité.

De fait, pour la première fois, une enseigne de banque en ligne permet de payer avec un iPhone récent, grâce à Apple Pay, mais aussi avec un mobile Android. Une limite toutefois : en attendant la disponibilité en France d'Android Pay, il faut être client mobile Orange ou Sosh pour payer sur mobile Android, la carte SIM étant utilisée pour authentifier et donc sécuriser les transactions. Les possesseurs d’iPhone, en revanche, peuvent l’utiliser quel que soit leur opérateur.

Orange Bank propose également des virements initiés par SMS. Pas totalement une nouveauté - cela existe chez BNP Paribas et sa filiale Hello bank, notamment - mais un service pratique et encore assez rare.

4. Une carte bancaire nouvelle génération en temps réel

Si Orange Bank met volontiers l’accent sur le paiement mobile et distribue aussi des chéquiers, la carte bancaire reste le pivot de l’offre de compte courant. En collaboration avec Visa, elle n'en propose qu'un modèle (pas de Premier donc), mais un modèle inédit en France. La carte Orange Bank, en effet, interroge le solde du compte à chaque fois que c'est possible, c'est-à-dire dans la majorité des cas, sans pour autant bloquer les paiements si cela ne l'est pas. Une sorte de carte à autorisation quasi-systématique.

Résultat : comme les cartes à contrôle de solde des néobanques, elle autorise la prise en compte en temps réel des opérations sur le solde présenté dans l'appli. Mais à la différence des cartes à autorisation systématique ancienne génération, elle ne sera pas refusée dans les stations essence ou les péages.

Autre conséquence : la carte Orange Bank pourra être au choix à débit immédiat ou différé. Attention toutefois : passer de l’un à l’autre ne sera pas possible sans un renouvellement de la carte, facturé 10 euros. Etablissement de crédit de plein droit, Orange permet aussi de bénéficier d’une autorisation de découvert.

5. Une appli mobile à tout faire

Contrairement à ses concurrentes nées pour la plupart à l’âge de l'internet fixe, Orange Bank émerge alors que le mobile est en passe de devenir le premier canal de relation entre les clients et leur banque. Dans ce contexte, Orange a conçu son offre bancaire pour qu’elle tienne toute entière dans son application mobile. Outre la consultation des opérations ou les virements, celle-ci permet notamment d’interagir avec des conseillers par tchat, ou de piloter sa carte bancaire en temps réel : il est ainsi possible de la verrouiller ponctuellement, d’activer et de désactiver le paiement sans contact ou en ligne, etc.

Pour autant, ceux qui préfèrent utiliser leur ordinateur pour gérer leur comptes peuvent le faire : Orange a prévu pour eux un espace client plus traditionnel.

6. Pas d'épargne réglementée

Orange Bank a choisi dans l'immédiat de faire l'impasse sur les livrets réglementées : pas de Livret A ou de LDDS donc. Là encore, de quoi dissuader sans doute certains profils de clients, qui auraient pu vouloir faire d'Orange Bank leur banque principale.

La filiale de l'opérateur, en revanche, a fait un effort sur son livret d'épargne maison. Pour son lancement, elle a choisi de le rémunérer à 1%, bien au-dessus du niveau du marché - 0,40% en moyenne selon l’indicateur cBanque des livrets bancaires. Elle s'aligne ainsi sur les mieux-disants du marché, le Livret Distingo de PSA Banque et le Livret Zesto de RCI Bank and Services. Pas un hasard : comme les filiales bancaires de Peugeot-Citroën et Renault-Nissan, dont la principale activité est le prêt automobile, Orange Bank compte prochainement - début 2018 a priori - lancer une offre de crédit à la consommation, qu’elle pourra refinancer grâce aux dépôts de ses clients.

7. Des « agences fantômes »

140 : c’est le nombre de boutiques Orange qui disposent d’un corner Orange Bank depuis ce matin. Une faible chiffre par rapport aux grands réseaux bancaires, mais un vrai plus par rapport aux autres banques en ligne, qui souffrent d’un déficit de reconnaissance lié notamment à l’absence de points de vente physiques. Grâce à ses boutiques présentes dans les centres des grandes villes et les galeries marchandes, les Français vont pouvoir se familiariser rapidement avec le logo de la nouvelle banque.

Attention toutefois : l’intérêt de ces points de vente sera très limité. Au moment d’ouvrir leur compte, les nouveaux clients y trouveront l’aide de collaborateurs spécialement formés. Ensuite, ces guichets deviendront quasiment sans objet. Il sera en effet impossible d’y initier des opérations, ou même d’y déposer des chèques. Des agences fantômes en quelque sorte.

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