Le gouverneur de la Banque de France a appelé vendredi le secteur français de l'assurance vie à répercuter la baisse des rendements de ses placements, conséquence de l'environnement actuel de taux très bas voire négatifs, sur la rémunération servie à ses clients.

« J'appelle les organismes d'assurance à amplifier leurs efforts dans deux directions : la baisse des taux servis et la diversification des produits et du modèle d'affaires », a déclaré le gouverneur François Villeroy de Galhau lors de la conférence annuelle internationale de la Fédération française de l'assurance. Les taux bas « vont durer et doivent durer compte tenu du refroidissement économique mondial », a estimé le banquier central. Or cet environnement de taux bas pèse sur les compagnies d'assurances en compliquant leur tâche de faire fructifier l'argent de leurs clients. « L'environnement actuel de taux d'intérêt bas a aussi des effets positifs qui ne doivent pas être sous-estimés », a nuancé François Villeroy de Galhau.

Mais « pour faire face à leurs engagements de long terme de façon sécurisée, les assureurs doivent impérativement répercuter la baisse du rendement de leurs placements sur la rémunération des contrats d'assurance vie. Or, les taux servis sur les contrats en cours sont aujourd'hui encore élevés : 1,8% en moyenne », a-t-il noté.

Vers « des recalibrations de la fiscalité » ?

Dans ce contexte, le gouverneur a appelé les compagnies d'assurance à inciter les clients à diversifier leurs placements - sous réserve des obligations liées au devoir de conseil - afin de tenir l'exigence de rendement sur le long-terme. « Je fais appel à votre capacité d'innovation afin de promouvoir des offres qui pourraient construire, avec l'eurocroissance et l'épargne-retraite, une gamme de placements située entre les produits euros et les unités de compte », a dit François Villeroy de Galhau devant les représentants du secteur de l'assurance.

« Nous sommes prêts, à l'ACPR, à faciliter ces initiatives en soutenant les demandes d'aménagements réglementaires qui s'avéreraient nécessaires, et sans exclure des recalibrations de la fiscalité entre les différents produits », a-t-il encore affirmé.