Le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire a appelé mercredi les assureurs français à promouvoir les nouveaux fonds d'épargne dits « eurocroissance », dont il attend un décollage dans les mois à venir.

« Je compte vraiment sur les assureurs pour assurer le succès de ce nouveau fonds eurocroissance, qui va fournir une alternative aux fonds euros dont les rendements (...) baissent d'année en année », a déclaré le ministre lors d'un colloque sur le thème de l'épargne organisé par la Caisse des dépôts.

« Ce nouvel eurocroissance offrira une épargne qui sera garantie au bout d'une certaine période de temps uniquement, mais qui offrira en contrepartie une épargne plus dynamique et plus riche en actions et permettra le financement de l'économie », a-t-il précisé.

Alternative au fonds en euros

Lancés en 2013, les fonds eurocroissance devaient à l'origine offrir une alternative aux fonds euros, dont le capital est garanti à tout moment mais dont le rendement est peu élevé dans un contexte général de taux très bas, et aux unités de comptes, placements plus rémunérateurs mais au prix d'une prise de risque accrue.

Les contrats en eurocroissance offrent ainsi un rendement supérieur aux fonds euros, tout en garantissant un certain capital à condition de respecter un délai de détention, d'au moins huit ans, afin d'encourager l'investissement longue durée et permettre aux assureurs une meilleure visibilité.

Ces contrats n'ont toutefois jamais véritablement rencontré le succès auprès des épargnants, la plupart des acteurs du secteur s'accordant à dire que leur conception était trop complexe et peu lisible. Ce qui a conduit le gouvernement à modifier certains paramètres de ces contrats dans le cadre de la loi Pacte pour dynamiser ces produits. « Nous avons trouvé le bon équilibre et il faut que ce fonds eurocroissance décolle dans les mois qui viennent », a affirmé Bruno Le Maire.

Lancement du PER

Le ministre a par ailleurs officialisé le lancement mardi de nouveaux Plans d'épargne retraite (PER), appelés à remplacer à terme les contrats existants. « Il y a aujourd'hui 230 milliards d'euros d'encours de produits d'épargne retraite, je souhaite qu'on atteigne 300 milliards d'euros d'ici la fin du quinquennat. Si on n'atteint pas 300 milliards d'euros, c'est qu'on a loupé notre cible », a précisé le ministre, se disant prêt le cas échéant à « revoir sa copie ».