Au moment de la souscription de son contrat multisupports, l’épargnant connait le montant des frais de gestion propres à son assurance vie. En revanche, il ne sait pas toujours que des frais internes à chaque support d’investissement lui sont généralement facturés.

Ce manque de transparence, le site spécialisé dans l’assurance vie Good Value for Money (GVfM) le met chaque année en lumière dans son « benchmark » des frais de gestion. Pour cette édition 2019, l’étude s’est basée sur plus de 6 000 supports d’investissement. Bilan : les frais supplémentaires facturés par les sociétés de gestion du support représentent 25% des frais de gestion totaux. Et cet écart est sensiblement le même quelle que soit la nature de l’unité de compte.

Concrètement, GVfM estime à 2,06% les frais de gestion courants (frais « cachés » inclus) sur les supports actions, contre 1,62% pour les seuls frais du contrat. Sur les fonds obligataires, les frais de gestion passent de 0,96% à 1,23% quand on y ajoute la rémunération des gestionnaires d’actifs. Ce diagnostic concerne également les épargnants qui choisissent la gestion profilée. Le surcoût atteint alors 0,55 point, à 2% de frais en moyenne.

Et cela ne va pas en s’améliorant. Si, selon les données de GVfM, les frais de gestion courants ont légèrement baissé par rapport à son relevé de 2018, c’est grâce à la modération des frais du contrat. En revanche, ceux facturés par les sociétés de gestion d’actifs ont bien augmenté. Ainsi, sur les supports actions, les frais inhérents au contrat ont baissé de 0,10 point quand les frais totaux prélevés à l’épargnant n’ont diminué que de 0,03 point.

A l’inverse et par définition, la gestion passive, sans intervention des gestionnaires, ne génère pas de frais supplémentaires. Les frais de gestion des fonds indiciels (ETF ou trackers) restent ainsi inchangés à 0,35%.

Investir en Europe est plus économique

Autre enseignement de ce benchmark : les frais fluctuent en fonction de la zone géographique visée. Que le sous-jacent soit composé d’actions ou d’obligations, il est toujours plus économique d’investir sur des supports européens. La gestion des unités de compte est facturée 1% pour des obligations européennes, contre 1,31% pour les actifs internationaux. Côté supports actions, les frais moyens varient ainsi de 1,99% pour les entreprises européennes à 2,15% pour celles venant de pays émergents. En revanche, ce sont les trackers d’Amérique du Nord qui s’avèrent moins gourmands en frais. Le suivi des fonds répliquant un indice américain est facturé en moyenne 0,29%, contre 0,31% dans le cas d’indices européens.