Après trois ans d’existence, la fintech Yomoni élargit son offre, pour toucher « l’ensemble des besoins des épargnants ». Dès mars, les clients premium de son assurance vie Yomoni Vie, basée sur une gestion pilotée de fonds ETF, auront accès à un compartiment en gestion libre plutôt fourni : immobilier (SCPI, OPCI…), OPCVM, instruments boursiers... et même le fonds euros dynamique Suravenir Opportunités !

C’est une période chargée pour Yomoni. Alors que la fintech vient d'annoncer un premier partenariat avec un autre distributeur (Linxea), l’entreprise est confrontée à sa première tempête boursière. Un vrai test pour son contrat Yomoni Vie, basé sur une gestion pilotée en ETF et assuré par Suravenir, lancé fin 2015. « C’est le premier moment de marché vraiment compliqué », confirme son président exécutif Sébastien d’Ornano. Pour faire face, la start-up a misé sur la « transparence ». « On se devait d’être très présent, de communiquer, expliciter les pertes et les risques. Nos clients ont apprécié notre réactivité. »

Un effort de pédagogie porté particulièrement vers les primo-investisseurs, qui ne suivent pas leur contrat au quotidien. « On a tenté de maîtriser les biais psychologiques, la tentation de décrocher. » Les gestionnaires se sont également efforcés de limiter la casse, dans un marché qui a connu des chutes à deux chiffres. « Si on analyse nos performances, notre offre en ETF a moins baissé que les grands fonds patrimoniaux flexibles, annonce le président exécutif. Nous devrions nous situer autour de -5 à -6% pour les profils équilibrés, et -8 à -10% pour les plus dynamiques. On est curieux de voir la performance des autres acteurs de la gestion pilotée, mais nous n’avons pas à rougir de nos résultats. Depuis la création du contrat, nous sommes plutôt bien situés ! »

Offre étoffée

Hasard du calendrier : ce défi est tombé alors que la fintech a dépassé, en octobre, le cap des 10 000 clients et des 100 millions d’euros d’encours sur ses contrats. Une croissance facilitée par son PEA, qui séduit de plus en plus. « Alors que Yomoni grandit, nous devons identifier de nouveaux leviers pour augmenter les encours », explique Sébastien d’Ornano. « Nous élargissons donc notre offre, pour être présents là où est l’épargne. » En juillet, la structure a ainsi créé deux OPCVM basés sur des ETF, Yomoni Allocation et Yomoni Monde, pour « toucher l’ensemble des canaux de distribution ».

Yomoni a également développé, en vue de l'entrée en vigueur de la loi Pacte, une offre digitalisée d’épargne salariale à destination des TPE et PME, et prévoit de se positionner d’ici 2020 sur l’épargne retraite. Hormis le contrat de capitalisation, qui n’est pas à l’ordre du jour « en l’absence de demande », Yomoni se positionne donc comme « un acteur global de la gestion du patrimoine, avec une offre assez exhaustive ». Tout en défendant pour ses produits le même « ADN » : la gestion pilotée de fonds indiciels.

Une surcouche haut de gamme

Le contrat Yomoni Vie était lui aussi appelé à évoluer. Ce sera le cas dès mars, avec l'offre Yomoni Society : un nouveau compartiment d’investissement en gestion libre réservé aux grands investisseurs (100 000 euros d’encours et plus). Ce n’est pas une révolution : le contrat Yomoni proposait déjà quelques OPCVM en gestion libre. « Mais aucun de nos clients n’utilise à ce jour cette option, nuance Sébastien d’Ornano. Désormais, on va la mettre réellement en avant. » L’objectif : s’adapter aux demandes de la clientèle premium. « Des personnes de 40 ou 50 ans, multiéquipées, avec des encours plus significatifs et des patrimoines de 250 000 à 2 millions d’euros. Ils étaient venus pour nos mandats de gestion, et étaient satisfaits du service, du niveau de frais. Mais ils nous expliquaient qu'ils avaient envie de regrouper un peu leur épargne, et nous reprochaient de ne rien offrir en gestion libre. » Sans renier son esprit « mandat first », Yomoni a entendu cette doléance. « Quand on a un patrimoine plus important, ajouter des satellites diversifiés à une gestion cœur en ETF prend tout son sens. Si ces clients n’étaient pas satisfaits des mandats, nous ne leur proposions pas d’alternative. »

L'offre Society, qui a nécessité plus d’un an de travail avec Suravenir, ne fixe pas de règle de répartition. « Dans l’absolu, un client pourrait être à 100% positionné en gestion libre. Même si cela ne correspondrait pas à notre philosophie. »

Suravenir Opportunités accessible

Concrètement, un nouvel espace de gestion libre et dématérialisée va apparaître dans l’outil internet maison. Qui dit liberté, dit baisse des coûts : le compartiment Society ne comprendra que 0,6% de frais, contre 1,6% pour la partie pilotée. Surprise : Yomoni Society donnera accès au fonds euros star Suravenir Opportunités, que l’assureur distribue avec parcimonie. « C’était une demande régulière », justifie Sébastien d’Ornano. « Jusque-là, les clients multipliaient les contrats pour y avoir accès. On leur adresse un message : désormais vous pouvez le faire chez nous. » La règle sera la même qu’ailleurs : tout versement sur ce fonds euros dynamique devra comporter 40% d’investissement en unités de compte. Justement, l’équipe a mené un long travail d’analyse qualitative et quantitative pour sélectionner près de 150 des véhicules d’investissement dans des classes d’actifs variées.

Le catalogue comprendra ainsi 5 à 7 produits immobiliers (SCPI, OPCI, SCI…), pour répondre à une « appétence forte des investisseurs », mais aussi plus de 130 OPCVM diversifiés, dont la liste évoluera au fil des performances et des retours clients. Ponctuellement, il sera possible d’investir sur des produits structurés. « Cela a été un vrai sujet de discussion, mais on se devait de proposer aux clients ce qu’ils trouvent ailleurs. » La seule exception : l’offre n’intégrera pas d’actions en direct. « La demande n’était pas là », certifie Sébastien d’Ornano. « Notre philosophie, c’est que les gérants apportent une valeur ajoutée. »

L’histoire récente montre que les libertés accordées aux gros contrats sont souvent progressivement ouvertes à tout le monde. Yomoni ne l’envisage pas. « Pour des profils avec des encours moins importants, rester sur nos mandats d’allocation en ETF nous permet de mieux cadrer le niveau de risque. Nous n’avons pas vocation à devenir un contrat généraliste comme les autres. » Par contre la fintech compte bien concurrencer la gestion privée. « Depuis 3 ans, des clients déçus se tournent déjà vers nous. Ils ressentent un décalage entre le service rendu et le niveau de frais. Désormais, nous pourrons répondre à leurs attentes. »

Plus de détails sur le contrat Yomoni Vie