Le marché français de l'assurance vie a signé en novembre son meilleur mois de collecte depuis le début de l'année 2018, les dépôts ayant dépassé les retraits à hauteur de 2,7 milliards d'euros, indique vendredi la Fédération française de l'assurance.

Les dépôts (ou cotisations) ont atteint 11,8 milliards en novembre, tandis que les retraits (ou prestations) ont pour leur part représenté 9,2 milliards, de sorte que la collecte nette ressort à 2,7 milliards, selon ces données provisoires fournies par la Fédération française de l'assurance (FFA) dans un communiqué. Ce faisant, le marché de l'assurance vie enregistre aussi une bien meilleure performance que lors du mois de novembre 2017, durant lequel une décollecte de 400 millions d'euros avait été observée.

« L'assurance vie confirme et signe sa bonne vitalité », a réagi dans une note Philippe Crevel, le directeur du Cercle de l'épargne, cabinet d'études sur l'épargne et sa réglementation. « En 2018, l'assurance vie bénéficie d'une part de l'augmentation du taux d'épargne des ménages qui atteindrait, sur le dernier trimestre, 15,6 % du revenu disponible brut et d'autre part de la moindre attractivité du Plan d'Épargne Logement qui a cessé d'être un concurrent depuis la baisse de son rendement et sa fiscalisation », souligne Philippe Crevel. En outre, « les ménages puisent moins dans leur assurance vie pour financer leurs projets immobiliers et y affectent une partie de leurs liquidités », ajoute-t-il.

2018, un meilleur cru que 2017

Au cours des onze premiers mois de 2018, le montant des cotisations collectées par les sociétés d'assurances s'est élevé à 129,7 milliards d'euros, contre 122,8 milliards d'euros sur la même période en 2017. Les prestations versées par les sociétés d'assurances sur la même période ont atteint 106,6 milliards d'euros. La collecte nette s'est ainsi établie à 23,1 milliards d'euros au cours des onze premiers mois de 2018, selon la FFA. Au total, les versements sur les supports unités de compte (UC) ont représenté 36,6 milliards d'euros entre janvier et fin novembre, soit 28% des cotisations.

Dans un contexte de taux globalement très bas, la grande majorité des compagnies d'assurance tentent ces derniers mois de gonfler les placements en unités de compte (UC), qui ne donnent aucune garantie à l'épargnant de conserver l'argent investi, mais lui promettent des rendements potentiellement supérieurs grâce à une prise de risque accrue. Cet arbitrage se fait au détriment des fonds « euros », placements modestement rémunérateurs, mais dont le capital est garanti. Toujours largement majoritaires en 2018, les fonds euros ont pour principale caractéristique d'être investis pour une très large part sur des terrains réputés peu risqués comme les emprunts d'État.

« En 2018, la collecte nette pourrait atteindre 25 milliards d'euros, ce qui constituerait un très bon millésime pour l'assurance vie qui n'a pas connu un aussi bon résultat depuis 2010. En cas de mauvaise surprise en décembre, l'assurance vie fera alors aussi bien qu'en 2015 », ancitipe Philippe Crevel. L'encours des contrats d'assurance-vie s'élevait à 1.704 milliards d'euros à fin novembre, en progression de 1% sur un an.